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Déception et amertume. Cela se lit désormais dans le visage de chaque Béninoise et de chaque Béninois. Chaque citoyen aura raison de se demander quand est ce que les grèves incessantes ou répétitives laisseront place à un travail continu et bien fait dans l’administration publique pour assurer un développement durable au Bénin ?
On espérait un climat social apaisé et une sortie définitive de crise. Mais hélas ! Depuis quelques jours, de nouvelles grèves sont annoncées. Les syndicats exigent du gouvernement, la rétrocession des défalcations faites sur les salaires des travailleurs pour fait de grève.
Pour le gouvernement, cela est irrévocable. Comme pour dire qui n’a pas travaillé, n’a pas droit aux salaires. Voilà deux positions divergentes qui n’ont seulement ne permettent pas aux deux parties de poursuivre les négociations mais elles risquent d’avoir également des conséquences fâcheuses en matière économique pour l’Etat et l’avenir des écoliers, des élèves et des étudiants, si le Bénin connaissait une nouvelle année blanche.
Les Béninois ne gagnent donc rien à soutenir ou à encourager l’une ou l’autre des deux parties syndicats ou gouvernement dans le bras de fer qui a déjà trop duré. On devra plutôt les exhorter ou même exiger d’eux de poursuivre les discussions ou de retourner à la table de négociations quelles que soient les raisons qui justifient ou sous-tendent leur position respective. Car si dans le contexte actuel, le gouvernement maintenait sa position et refusait de faire des concessions et les syndicats de leur côté poursuivaient les grèves de manière illimitée, cette situation occasionnera une nouvelle fois des pertes énormes pour le Bénin.
C’est vrai que le pouvoir dans certaines circonstances à l’obligation de rester ferme ou d’imposer son autorité pour préserver l’intérêt général ou pour éviter que des manifestations fantaisistes ou l’abus du droit de grève ne créent de graves préjudices à la nation. Les syndicats peuvent avoir aussi parfois raison de recourir à l’arme stratégique que sont les grèves pour exiger la satisfaction de leurs revendications légitimes lorsqu’un gouvernement refuse de répondre à leurs préoccupations ou traîne à négocier avec ses partenaires sociaux.
Mais dans tous les cas, gouvernement et syndicats des travailleurs sont au service de la nation. Ils doivent comprendre que le dialogue est incontournable quelle que soit leur raison ou position. Mieux donc que la fermeté et les décisions fortes du pouvoir ; les menaces, les grèves et le jusqu’au-boutisme syndical, le dialogue demeure l’ultime recours pour une véritable sortie de crise.
Euloge R. GANDAHO/Le Grand Matin