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Certains secteurs clés de l’administration publique ne pourront plus recourir, comme bon leur semble, à l’usage de l’arme fatale qu’est le droit de grève pour paralyser l’économie nationale et polluer la vie de leurs usagers. Mieux, l’Assemblée nationale vient, par le vote de la loi portant retrait de grève au Bénin, de sauver tout un peuple des mains de quelques travailleurs qui prennent leurs concitoyens en otage pour des intérêts égoïstes et partisans.
Le Bénin est l’un des pays de la sous-région où l’économie nationale est sous perfusion malgré toutes les réformes apportées par les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays depuis la période de transition démocratique en 1990 jusqu’à aujourd’hui. Et l’une des causes majeures insoupçonnées est inévitablement les perturbations intempestives du travail dans l’administration publique par les travailleurs. Le phénomène de la cessation tous azimuts du travail pour un oui ou pour un nom au Bénin est devenu criard depuis plusieurs années. Et il n’est pas rare d’entendre dans plusieurs coins du pays des propos comme « Les Béninois ne travaillent plus ». L’un des secteurs dans lequel la fréquence vertigineuse de l’usage abusif du droit de grève est plus perceptible, c’est bien le secteur de l’éducation. Le Bénin jadis qualifié quartier latin pour sa connaissance et sa maîtrise de la langue de Molière est subitement devenu « quartier latrine » ce que tout le monde déplore. Voilà un peu jusqu’où l’usage intempestif du droit de grève pourtant reconnu par la Constitution du 11 décembre 1990 a silencieusement conduit le pays. Il urge alors qu’il y ait un recadrage de cet instrument de lutte pour que son usage n’empiète plus sur les droits légitimes des paisibles populations.
Quelques droits du Béninois lambda sauvés
Désormais, avec le vote de la loi portant retrait du droit de grève à certains secteurs clés de l’administration publique, les droits du citoyen lambda à la santé, à la sécurité et à la justice ne seront plus de vains mots. Ils seront tout au moins respectés ne serait-ce que pour les prestations de service qui lui sont dus.
Seulement, le vote de cette loi est aujourd’hui en proie à des contestations par certains acteurs de la vie publique et surtout par les acteurs du secteur de la justice. L’Union des magistrats du Bénin l’Unamab menace même de paralyser l’administration judiciaire par une grève générale. Ils sont dans leurs droits de manifester leur mécontentement. Mais, ils ne doivent pas non plus oublier qu’en faisant usage de l’arme de grève comme ils l’ont toujours fait, ils créent des dommages à leurs concitoyens qui sont retenus dans les liens de la justice et qui ne sont jamais réparés. Qu’est-ce qu’ils font de leur assertion qui dit que « la loi est dure mais qu’elle reste la loi ». La mettent-ils en doutent ?
Sounkoto AGBAHOUNZO/Le Grand Matin
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