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À l’instar du grand Paul de Tarse qui criait haut et fort : « Malheur à moi, si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Corinthiens 9, 16c), on pourrait parler à juste titre dans notre éditorial d’aujourd’hui de "l’Évangile de Sègbohouè". « Annoncer l’Évangile, c’est ma vie » ! Voilà qui exprime à merveille le sens de la consécration des filles des Foyers de Charité, dont l’inspiration a été reçue par la vénérable Marthe Robin, une française devenue aveugle et alitée pendant plus de cinquante ans, et qui ne vivait alors que d’une petite hostie par jour durant tant d’années. Cette chanson a été exécutée par les filles du Foyer de Charité de Sègbohouè le 8 décembre dernier, à l’occasion du jubilé d’argent de cette institution fondée au Bénin, par nos Pères, les évêques, et confiée aux bons soins très délicats, presque méticuleux, du bon Père Denis Sagbo, né au siècle dernier, en plein cœur de la deuxième Guerre mondiale.
Et pourtant, c’est un homme d’une grande douceur et au cœur plutôt maternel que paternel ; d’une bonté légendaire. Grand, il l’est dans tous les sens du terme : De la race des forts, il ne recule devant rien, et surtout pas devant les redoutables serpents de cette grande brousse qu’étaient les lieux suré- levés de Sègbohouè, quelque dangereux qu’ils soient. Il en a fait un Foyer de Charité, c’est-à-dire un lieu humanisé ; mieux, un petit paradis terrestre où l’homme peut revenir à lui-même dans le silence et le cœur-à-cœur avec sa Source originelle. C’est un Foyer de Lumière, d’Amour et de Charité, au cœur de ce monde si blessé, si sombre et si triste ! Le Père Denis Sagbo est aussi un homme d’une très haute stature, sortant nettement de l’ordinaire du commun des mortels ! On le dirait de la race des géants dont nous parle la Bible, dans le livre des Nombres, au chapitre treizième, verset trente trois ; avec cette différence-ci qu’il ne regarde pas ses frères et sœurs en humanité comme des sauterelles.
Il était entré au séminaire sainte Jeanne d’Arc de Ouidah, au même moment que les Pères Mathieu Messangbo, Noël Hounton, Pierre Djossou, Aimé Kitcho, Jean-Baptiste Déguénon, Éfoé Julien Pénoukou et même Mgr Antoine Ganyé aujourd’hui Archevêque émérite de Cotonou. Et pourtant, il ne deviendra prêtre de Jésus-Christ qu’environ douze ans après ceux-là, en Août 1982. Il aura été en effet entre-temps instituteur, directeur d’école voire frère des écoles chrétiennes et donc religieux. Mais, sa vocation première se faisant tenace, il ira voir Mgr Christophe Adimou, alors Archevêque de Cotonou, pour demander à revenir au diocèse, en vue de se faire prêtre diocésain.
Ainsi retournat-il sur « les lieux du crime » ; mais cette fois-là, non plus au petit séminaire sainte Jeanne d’Arc qui n’était pas loin et ne servait d’ailleurs plus de séminaire, mais bien plutôt sous la tour de Saint Gall, où tout le monde l’appelait « Frère Denis », alors qu’il était du rang des formateurs, ne serait-ce que du fait de son titre de docteur obtenu au Canada en linguistique.
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Abbé Crépin M. Acapovi, directeur de publication La Croix du Bénin
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