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Euloge R. GANDAHO/LE GRAND MATIN
Des chaines de radio et télé suspendues depuis près de deux mois par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac). Elles ne sont toujours pas rouvertes. Et voilà qui met en colère, les professionnels des médias, qui dénoncent un abus dans l’application des textes et une violation de la liberté de presse. Mais pour le Président de la Haac, le processus suit son cours pour aboutir à la levée de la mesure. Et il se base sur l’arrêté préfectoral interdisant jusqu’au 31 janvier 2017, tous mouvements de foule en cette période de déguerpissement, pour justifier son refus de recevoir les manifestants de l’Union des professionnels des Médias du Bénin, empêchés par la police. Et le bras de fer se poursuit entre la Haac et les professionnels des médias qui multiplient les sit-in à la Bourse du travail et menacent de durcir leurs mouvements tant que la mesure ne sera pas levée.
Cette situation qui perdure met en difficulté les responsables et tous ceux qui travaillent au niveau des organes de presse suspendus. La Haac, quelles que soient les raisons qui justifient sa décision, devrait privilégier d’abord, la voie du dialogue et surtout faire en sorte que la question soit réglée le plus tôt pour éviter de lourds préjudices à ces radios et télévisions qui, apprend-on, ont manifesté la volonté de se mettre en règle et de corriger ce qu’on leur reproche. Malheureusement, on ne voit nulle part, les diligences attendues et cette volonté d’ouverture qui permettront d’éviter une crise qui risque de ternir l’image du Bénin. Tout se passe comme si ce bras de fer est entretenu à dessein et la conséquence est que ces organes de presse restent suspendus au grand dam de leurs acteurs. Oui, pour la rigueur et le respect des textes pour éviter les dérapages et pour doter le Bénin d’une presse véritablement professionnelle et démocratique. Cependant la Haac qui devrait être le garant de la liberté de presse, peut aussi en certaines circonstances, faire preuve de souplesse et privilégier le dialogue avec les associations des médias pour régler ces genres de problèmes.
Les professionnels des médias, ne chercheraient pas à radicaliser leur position, si la Haac acceptait de les recevoir et de discuter pour trouver une issue favorable ou une solution à ce qui les oppose à cette institution de l’Etat. La Haac aussi est peut-être jalouse ou imbue de son autorité. Cependant, elle ne gagne rien à faire perdurer ce conflit. Il faut donc que chaque camp fasse preuve de concessions. La Haac en bon père de famille, peut mieux jouer son rôle, en se disant, qu’il faut le bâton mais également la carotte pour éviter que ce remue-ménage et prises de positions liées à la suspension de ces organes de presse, ne dégénèrent et ternissent l’image du Bénin, cité en exemple pour son expérience démocratique en Afrique.