889 visiteurs en ce moment
Cette semaine qui s’achève nous a rappelé qu’il y a 28 ans, que s’est tenue l’historique conférence nationale des forces vives de notre pays, à l’hôtel Plm Alédjo à Cotonou - une conférence au lendemain de laquelle, outre la nouvelle option politique sous-tendue par la démocratie s’accommodant d’un État de droit, il fallait redonner espoir au peuple et sur bien des plans à la jeunesse. 28 bonnes années après, qu’est devenue et que vaut cette jeunesse ? Une question qui trouve son fondement dans le fait qu’on dise que la jeunesse est l’avenir ou le fer de lance de la nation.
Ce que nous ne saurions réfuter a priori. Mais à scruter les comportements de la jeunesse tout au long de ces trois dernières décennies, rassure-t-elle quant au rôle qu’elle est appelée à jouer dans le processus de développement du pays ? Si hier les gens ont pu témoigner d’une jeunesse volontaire, pleine d’initiative, créatrice, pleine de valeurs et de compétences, une jeunesse engagée et décidée à s’assumer pleinement, en participant aux œuvres de développement, aujourd’hui tel semble ne plus être le cas. Notre jeunesse actuelle, celle de l’autoroute de l’information et des réseaux sociaux, est peut-être aussi un peu trop soulée de savoirs.
Et de quels savoirs ! Son drame n’est-il pas dans une certaine mesure dans ce qu’elle croit être sa réussite ? Souvent et pour la plupart des siens, partisane de moindre effort, elle nous donne l’impression d’être malheureusement une jeunesse des gaymen, une jeunesse sans ambitions dignes et élevées, parce que sans aucun doute aussi, une jeunesse sans modèles avérés ; et finalement une jeunesse sans boussole et surtout encline à la facilité.
Ah ! « Si jeunesse savait ! Si vieillesse pouvait ! » Voilà une maxime très expressive qui semble cependant un peu fataliste et pessimiste. Et rien qu’à se rendre compte que la vieillesse d’aujourd’hui peut beaucoup de choses, grâce à l’esprit inventif des pays développés, avec l’appui des outils modernes de la science, de la technique et des technologies de l’information et de la communication, il faut relativiser tant soit peu l’explication première que l’on donne à cette maxime.
L’évidence est donc là que notre jeunesse se fourvoie, perd ses repères et se détourne de la ligne de conduite salvatrice.
Celle-ci se résume en une prise de conscience, en une prise d’initiative et en une prise de responsabilité, en vue de vaincre la fatalité. La fatalité du chômage, celle du sous-emploi et du misérabilisme, en se prenant en charge. Et se prendre en charge, ce n’est pas attendre forcément de se faire parrainer pour trouver un emploi, ce n’est pas guetter seulement les lancements de concours de recrutement de l’État et autres arrangements.
Se prendre en charge consiste à se créer son emploi, mais aussi à démontrer son savoir-faire, ses aptitudes et ses compétences qui valent dans bien des cas, mieux que le diplôme. Car le diplôme est une chose, la compétence ou le vrai savoir en est une autre. Et en plus de ces aspects, il faut absolument que la jeunesse fasse preuve d’endurance, de combativité, de perspicacité et d’honnêteté ; tout en ayant une noble vision.
Cela manque malheureusement de nos jours, à notre jeunesse, à la recherche de solutions faciles et de compromissions suicidaires. Non ! Il nous faut une jeunesse active, combattante, éveillée et engagée qui, tout en luttant pour son avenir, participe pleinement à l’œuvre de construction et de développement de son pays.
(...) https://www.croixdubenin.com/articles/editoriaux/530-jeunesse-sans-boussole
Abbé Crépin M. Acapovi, directeur de publication La Croix du Bénin
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel