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Le mardi 28 Février 2017, sera commémoré le 27e anniversaire de la fin des travaux de l’historique conférence nationale des forces vives du Bénin. Déjà le 19 Février dernier, nous nous sommes rappelé le démarrage des travaux de ladite conférence, avec différentes sortes d’émotions chez ceux de nos compatriotes, principaux acteurs ou non, qui tenaient à sauver notre pays de l’abîme. Toujours est-il que Dieu sauva le Bénin de la mauvaise passe dans laquelle il se trouvait, à la grande satisfaction non seulement des participants dans le désormais mythique hôtel PLM Alédjo, mais aussi des millions de leurs compatriotes qui, en ce moment à la fois fatidique que pathétique, vivaient de prières et d’espoir.
Les prières ne furent donc pas vaines ; car les travaux de ces historiques assises ont accouché de la « grande précieuse » qu’est la démocratie béninoise qui a cette année 27 ans. 27 ans déjà donc, que nous avons cru avoir enterré le régime ou le règne des arbitraires, des privations et des confiscations des libertés, des méthodes dictatoriales, des règlements de compte, des intimidations, des concussions, de la gabegie et d’autres pratiques peu orthodoxes qui n’ont fait qu’arriérer notre cher pays. Et c’est à juste raison, qu’à l’occasion du 27e anniversaire de notre processus démocratique, nous devons nous poser une et une seule question : Sommes-nous en train de progresser véritablement sur la voie de la démocratie et du développement ou plutôt de régresser ? Grosse interrogation qui devrait tarauder l’esprit de tout Béninois conscient et convaincu du pire que nous frôlâmes il y a 27 ans et ne frôlons hélas que trop souvent ! Sans être oiseau de mauvais augure et sans verser dans une autosatisfaction béate, sans euphémisme aucun, il faut être de bonne foi pour reconnaître que notre jeune processus démocratique s’essouffle. Il ne s’essouffle pas du fait de la constitution béninoise du 11 Décembre 1990 qui l’a consacré, mais plutôt à cause de nos comportements déviants, antipatriotiques et suicidaires. De quinquennat en quinquennat, nous nous écartons des acquis démocratiques. Et les premières personnes à interpeler en premier lieu,face à cette fâcheuse situation, ce sontbien évidemment les dirigeants et nos hommes et femmes politiques. Eux qui, le temps d’une campagne électorale ou d’une élection présidentielle jurent mille et une fois, qu’en accédant à la magistrature suprême, ils feront tout pour préserver l’Etat de droit et respecter strictement la loi fondamentale de notre pays. Mais à l’épreuve du pouvoir, l’on se rend compte malheureusement qu’entre les théories de campagne électorale et la pratique, il y a bel et bien un fossé. Le pouvoir enivrant, les fausses promesses, le culte de la personnalité et la politique politicienne révèlent les vraies natures de nos dirigeants qui donnent l’impression de ne tenir qu’à leurs propres intérêts et projets, et non à l’avenir et au bonheur de notre peuple. Aux dirigeants actuels d’en retenir les leçons, pour qu’il ne soit pas dit, cinq ans après leur passage, qu’ils ne sont pas aussi loin des prédateurs de notre démocratie et des fossoyeurs de l’économie nationale. Parviendront-ils à se démarquer, à être de vrais garants de notre constitution et de notre démocratie, sans faire semblant ? Les mois et années à venir nous édifieront.
Abbé Crépin Magloire ACAPOVI
Directeur de Publication LA CROIX DU BENIN