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« Conjoncture économique au Nigéria et implications de gouvernance pour le Bénin ». C’est le thème qui a réuni des experts pour soirée politique organisée par la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, à son siège mardi dernier, à Cotonou.
L’objectif de cette dixième soirée politique de la fondation allemande est d’apporter une contribution significative aux questions sociopolitiques et économiques du Bénin.
Les débats ont rassemblé plusieurs personnalités dont un expert des politiques commerciales Euloge Houngbo, l’ancien ministre du commerce et de l’industrie John Igué, l’ancien ambassadeur du Bénin près le Nigéria Mouftaou Laleyè et l’économiste Shegun Adjadi Bakari.
En examinant la conjoncture qui sévit au Nigéria et dont les conséquences n’épargnent pas le Bénin, les panélistes ont reconnu unanimement que la situation était prévisible.
Le Bénin pouvait éviter les conséquences de la récession économique et celles de la dévaluation du naira s’il avait tôt pris ces dispositions, a déclaré John Igué, ancien ministre du commerce et de l’industrie.
« On a vu cette situation venir mais elle n’intéressait personne à cause de la politique de l’autruche qui se faisait ici. Depuis 1992, je disais qu’il faut revoir les fondamentaux de notre économie. Mais rien n’a été fait », a-t-il souligné.
Il y a nécessité pour le Bénin d’avoir des structures de veille pour mieux comprendre ce qui se passe au Nigéria, préconise l’ancien ministre de Kérékou.
Malgré la récession économique et la dévaluation du naira au Nigéria, la population de ce pays continue de s’en sortir mieux que le Bénin. Et « déjà en 2018, le Nigéria se relèvera », affirme l’économiste Shegun Adjadi Bakari.
Selon les experts, il est urgent que le gouvernement de la Rupture engage des réformes idoines pour s’en sortir. « Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités et arrête de prendre des réformes institutionnelles fondées sur la fiscalité, en écrasant le secteur privé. Pour profiter du Nigéria, il faut faire émerger les vrais acteurs du secteur privé, tels que ça se fait au Nigéria. Il faut que l’Etat sache qu’il a un rôle de régulation et de sécurisation de sa population. Il faut aussi structurer les filières afin d’avoir la traçabilité de ce qui sort et entre dans le pays », a proposé M. Adjadi Bakari.
La soirée politique a permis aux invités de mieux comprendre la conjoncture économique du géant de l’Est, ses impacts positifs et négatifs sur l’économie béninoise et les solutions qu’on peut y d’apporter.
La rencontre intervient dans un contexte où le Nigéria vient de fermer ses frontières terrestres à certains produits de réexportation en provenance des pays limitrophes dont le Bénin.
D.G.H.
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