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Les personnes inculpées dans le cadre de l’affaire de trucage de l’âge des joueurs de l’équipe nationale de football sont conduites en prison, vendredi 07 septembre 2017, en attendant la suite du procès prévu pour le 23 octobre 2018.
Quelques citoyens béninois donnent leurs avis sur le sujet.
Les personnes interpellées dans l’affaire disqualification des Écureuils cadets du tournoi qualificatif de la CAN U17, Tanzanie 2019 dans l’UFOA B ne sont plus libres de leurs mouvements. Ils ont été déposés en maison d’arrêt, il y a quelques jours.
Kévin Acakpo, agent de sécurité soutient que « C’est parce qu’ils sont coupables, qu’ils sont gardés dans une maison d’arrêt. Ces fraudeurs ont mis le Bénin dans une honte, mais ils vont répondre de leurs actes. Je suis fier de la justice de notre pays et elle fera le nécessaire pour que cette affaire soit classée le plus tôt possible ».
Romaric Agbo, un passionné du football, pense que tous les coupables dans cette affaire doivent être punis. « Je prie toujours pour que le football puisse se développer au Bénin. Mais avec ces fraudeurs qui trichent comme ils veulent, l’essor du football au Bénin est loin d’être une réalité. Que les coupables soient véritablement punis », a-t-il affirmé.
« Cela ne m’étonne pas. C’est à cause de tout ça que le football au Bénin, n’évolue pas. Comment faire une fraude si grave et espérer pouvoir gagner aux compétitions », a confié Jérôme Adjakotan, peintre à Cotonou.
Quant à l’enseignante Bénédicte Ahounou, elle rappelle que la fraude est un délit prévu et puni par la loi et les coupables doivent être donc traduits devant les juridictions. « Il faut que cela soit fait dans le respect des textes en vigueur », a-t-elle souhaité.
Servais Anagonou, étudiant à l’Université d’Abomey-Calavi déclare que « Si depuis des lustres notre pays n’a pas connu un essor remarquable dans le domaine du football, si nous sommes toujours dépendants malgré notre indépendance, c’est malheureusement à cause de ces fraudeurs, de ces magouilleurs sans limite. Le procureur de la république fait bien de prendre ses responsabilités afin que ceux-là répondent tout simplement de leurs actes et qu’ils servent d’exemple à ceux qui ont de pareil projet ».
Selon un autre étudiant Olivier Yaviedji, il faut assainir véritablement ce secteur en décourageant ces comportements qui freinent le développement du football dans le pays. « Comme on le dit souvent, on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs. Il faut retrouver les cerveaux de cette affaire et libérer ces joueurs qui se sont peut-être laissé embobiner par des supérieurs inconscients. Je souhaite qu’on approfondisse les enquêtes afin de libérer le football béninois des mains de ceux qui ne veulent pas notre progrès ».
Par contre, Lokossou Daniel juge que ces deniers n’ont que le désire de faire qualifier leur pays en matière du football. « Si éventuellement rien n’était constaté et que les joueurs fraudeurs nous apportaient la victoire, que dirions-nous ? Evidemment que le Bénin a gagné. Ils n’ont qu’à faire avec l’ancien président de la FBF puisque, à mon avis, c’est lui qui a organisé tout d’avance ».
« Nous devons finir avec la sélection frauduleuse »
Pour Wilfried Akotangni, juriste et observateur politique libre, le gouvernement a bien fait de confier le dossier à la justice. C’est à la justice indique-t-il de faire son travail avec la dernière rigueur. « Que les coupables soient connus et punis. On doit situer les responsabilités à tous les niveaux car dans cette affaire et joueurs et fédération sont impliqués. Nous devons finir avec les sélections frauduleuses. Les joueurs impliqués ne devraient pas ignorer ce fait car ils ont certainement un acte de naissance. Ce qui s’est passé n’est pas anodin et extraordinaire. C’est un jeu illicite auquel se livrent la plupart des acteurs de cuir rond au Bénin depuis des lustres », déplore-t-il. L’observateur politique exhorte la justice à bien faire son travail, que les preuves soient tangibles et que le principe du contradictoire soit aussi respecté afin que le procès soit équitable et impartial.
Le Bénin a été disqualifié lors du tournoi de qualification de la zone Ufoa B à Niamey pour la Can Tanzanie 2019, suite à l’échec d’un test d’Imagerie par résonnance magnétique (IRM), sur les joueurs béninois. 10 des 18 joueurs ont été reconnus coupables de fraude sur leur âge et mis sous mandat de dépôt.
Il en est de même pour 03 membres de l’encadrement technique : Lafiou Yessoufou, Jonas Nounagnon et Jean-Louis Noumagnanhan ; l’ancien président de la Fbf, Anjorin Moucharafou, le Directeur des compétitions de la Fbf, Quentin Didavi, le Docteur Aïvodji et le Secrétaire administratif de la Fbf, Zéphyrin Déguénon. Ils sont tous inculpés pour fraude, faux et usage de faux et complicité et gardés dans une maison d’arrêt. Seuls le Professeur Vicentia Boco, la radiologue qui a procédé à la contre-expertise et Moïse Ekoué, Directeur technique national, sont mis sous convocation.
Le procès est prévu pour se tenir devant la première chambre des flagrants délits le 23 octobre 2018.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)