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Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a lancé lundi dernier l’édition 2019 de son rapport sur le développement humain.
Intitulé « Au-delà des revenus, des moyennes et du temps présent : les inégalités de développement humain au XXIe siècle », le rapport analyse les inégalités en trois temps : au-delà des revenus, au-delà des moyennes et au-delà du temps présent et propose des solutions
Selon Achim Steiner, administrateur du PNUD, le Rapport sur le développement humain (RDH) 2019 « met en lumière les préjudices profonds causés à nos sociétés par les inégalités systémiques et en explique les raisons ».
Le Rapport sur le développement humain (RDH) 2019 « explique qu’au moment même où les écarts de niveau de vie de base se resserrent pour des millions de personnes, les besoins pour réaliser son potentiel évoluent ».
D’après le PNUD, « une nouvelle génération d’inégalités voit le jour, autour de l’éducation, mais aussi autour de la transformation technologique et des changements climatiques - deux grands bouleversements qui, faute d’être maîtrisés, pourraient déclencher une "nouvelle grande divergence" dans la société, sans pareille depuis la Révolution industrielle ».
A titre d’exemple, « dans les pays à développement humain très élevé les abonnements à l’Internet haut débit fixe progressent 15 fois plus vite que dans les pays à développement humain faible ». De plus la proportion d’adultes ayant fait des études supérieures augmente plus de six fois plus vite.
Analysant les inégalités au-delà des revenus, le rapport propose des politiques qui s’intéressent aux revenus, mais qui aillent aussi au-delà des revenus à savoir : l’investissement dans la petite enfance et tout au long de la vie, la productivité et les dépenses publiques et fiscalité équitable (la fiscalité doit faire partie d’un système de politiques englobant les dépenses publiques en santé, en éducation et en alternatives au carbone).
« L’indice de développement humain 2019 (IDH) et l’indice de développement humain ajusté aux inégalités 2019, montrent que les inégalités dans la répartition de l’éducation, de la santé et des niveaux de vie empêchent les pays de progresser », souligne le rapport.
Les inégalités expliquent « une perte de progression du développement humain de 20 % en 2018 ».
Le document indiquent que « les moyennes masquent souvent la réalité des sociétés ».
Il faut selon le rapport des informations plus détaillées pour créer des politiques qui s’attaquent efficacement aux inégalités. Il en est ainsi de « la lutte contre la pauvreté multidimensionnelle, de la satisfaction des besoins des plus désavantagés, par exemple des personnes en situation de handicap, et de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation ».
Le rapport précise qu’en ce qui concerne l’égalité des sexes, « les tendances actuelles laissent entendre qu’il faudra 202 ans pour combler ne serait-ce que l’écart économique entre les hommes et les femmes ».
Les préjugés sexistes ne cessent d’accroître depuis quelques années dans la moitié des pays considérés. « Environ 50 % des habitants de 77 pays pensent que les hommes font de meilleurs dirigeants politiques que les femmes, et plus de 40% sont d’avis que les hommes font de meilleurs cadres ».
Il doit y avoir des « politiques pour équilibrer la répartition des soins, en particulier des enfants », puisqu’« qu’une grande partie de la différence de revenus du travail entre les hommes et les femmes tout au long de leur vie intervient avant 40 ans ».
Au-delà du temps présent, le rapport a abordé l’évolution envisageable des inégalités « en s’intéressant plus particulièrement à deux grands bouleversements qui modèleront la vie jusqu’au XXIIe siècle : la crise climatique et la transformation technologique.
La révolution industrielle selon le PNUD a « non seulement causé la grande divergence entre les pays industrialisés et ceux qui dépendaient de matières premières, elle a également donné le jour aux modes de production qui ont mené à la crise climatique ». Les révolutions technologiques sont la cause de nombreuses inégalités.
Le RDH recommande « des politiques de protection sociale qui, par exemple, garantiraient une juste rémunération du crowdworking, l’investissement dans l’apprentissage tout au long de la vie pour aider les travailleurs à s’adapter ou à se recycler dans de nouveaux métiers, un consensus international sur la taxation des activités numériques ».
« Reconnaître le vrai visage des inégalités est un premier pas. La suite est un choix qui appartient à chaque dirigeant », a conclu l’administrateur du PNUD.
A.A.A
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