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Euloge R. GANDAHO/LE GRAND MATIN
Plusieurs syndicats sont actuellement en grève au Bénin, la santé, la justice et bien d’autres secteurs. Les Centrales et Confédérations syndicales ont organisé vendredi 20 octobre 2017 une marche de protestation et de dénonciation pour exprimer disent-elles leur désapprobation face aux insuffisances ou au manque d’actions et de mesures sociales du gouvernement.
Les revendications de certains syndicats sont justes et légitimes et on leur reconnait le droit d’aller en grève. C’est l’arme stratégique à laquelle ils font recours pour exiger de l’Etat, la satisfaction de leurs revendications, ou une réponse à leurs préoccupations. Mais normalement, ils devraient d’abord privilégier la voie du dialogue ou des négociations avec le gouvernement. Et c’est quand les discussions échouent ou n’aboutissent pas, ou qu’il n’y a plus aucune possibilité de règlement de la crise ou des problèmes qui se posent qu’ils peuvent envisager d’autres moyens ou actions pour se faire écouter par le gouvernement.
Dans la recherche des solutions ou d’un compromis, il est du devoir de chaque partie de faire preuve de modération, d’ouverture, et d’accepter de faire des concessions pour faciliter la réussite des négociations ou du dialogue. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Si on a déploré par le passé, le manque d’anticipation et la violation ou le non respect des engagements pris par certains gouvernements au sujet des revendications des syndicats, le pouvoir du Président Talon continue de consentir des efforts pour répondre aux préoccupations de ses partenaires sociaux, même si leurs doléances ou exigences ne sont pas encore entièrement satisfaites.
Les dernières mesures sociales et engagements financiers pris par le gouvernement pour une rentrée effective des classes et qui sont estimés à des milliards de francs CFA, constituent des preuves tangibles de cette bonne foi ou volonté du pouvoir d’accorder le violon avec les syndicats et d’assurer de meilleures conditions de vie et de travail aux fonctionnaires et à toute la population béninoise. C’est vrai que le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour faire mieux. Mais les syndicats doivent aussi faire preuve d’objectivité au sujet de leurs revendications et même leurs dénonciations concernant la gestion des affaires de l’Etat. Car il y en a qui donnent aujourd’hui l’impression d’être en mission pour des politiciens et hommes d’affaires revanchards.
Dans ce cas, les pressions, les menaces ou les chantages suivis de mouvements de grève, deviennent des prétextes pour déstabiliser le pouvoir en place ou l’empêcher d’exécuter ou de concrétiser son Programme d’actions dans l’intérêt des populations. La grève, aura-t-elle encore sa raison d’être ? Lorsqu’elle n’est plus un instrument utilisé pour assurer la satisfaction des revendications des syndicats, pour faire respecter les droits des travailleurs. Elle devient plutôt, pour certains syndicats, l’arme stratégique choisie pour déstabiliser le pouvoir, une arme, un moyen anti-démocratique qui ne peut contribuer à la préservation des acquis de la démocratie et au bien-être des citoyens.
L’utilisation que font aujourd’hui de la grève, certains syndicats, compromet dangereusement les actions ou les efforts du gouvernement qui a le devoir d’assurer le développement de la Nation. Cette situation interpelle, toute la population béninoise qui doit rester vigilante. C’est vrai qu’on doit accepter les critiques et les dénonciations lorsqu’elles sont objectives. Cela attire l’attention des dirigeants sur certaines erreurs, les insuffisances et même ce qu’on peut qualifier de dérives au sujet de la gestion des affaires de l’Etat. Les syndicats auront dans ce cas joué un rôle utile qui permettrait à ceux qui sont au pouvoir de corriger le tir ou de mieux gouverner.
Mais il faut aussi reconnaitre que certains syndicats en font de trop, n’agissent ou ne profèrent que des menaces de grève, rien que pour leurs intérêts inavoués. Il est aussi du devoir de chaque citoyen et responsable au sommet de l’Etat, de recourir à des moyens pacifiques pour décourager ou contrecarrer, les actions ou mouvements extrémistes ou jusqu’au-boutistes de ces syndicats manipulés et corrompus au service d’hommes politiques et d’affaires aigris et revanchards qui ne sont nullement préoccupés par le développement de leur pays. Ils ne luttent que pour leurs intérêts personnels et égoïstes au détriment de la Nation béninoise.