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Comment sauver l’enseignement au Bénin




(Par Roger Gbégnonvi)

​Grogne dans le Landerneau suite à la volonté de l’Etat de se rendre maître des diplômes dans les instituts privés d’enseignement supérieur. On grogne comme s’il n’était pas juste et bon que tout diplôme béninois reçût l’aval de l’Etat béninois. Mais si celui-ci, par sa décision, entend moraliser à la ronde, il serait bien inspiré de balayer d’abord devant sa porte. Car la chienlit, abondante dans le privé, ne l’est pas moins dans le public, d’où elle aura été transportée dans le privé. Quel est, à titre d’exemple, l’état des lieux à l’Université d’Abomey-Calavi, si l’on accepte de parler de choses précises, vues et entendues ?
​Situation I :- A la fin d’un cours un peu ardu, une étudiante murmure assez fort pour être entendue aussi du professeur un peu rugueux : ‘‘Pourquoi lui, il fait cours ? Et puis il ne s’habille pas.’’ La réflexion fait sens. L’étudiante sait qu’en cédant aux pressions libidineuses de ses professeurs mâles, elle a les notes nécessaires pour monter en année supérieure. En trois ans, elle et ses camarades demoiselles ont intégré ce mode de fonctionnement, sinon de leur Université, au moins de leur Faculté. Si le professeur arbore une montre Rolex et des souliers à la Papa Wemba, c’est ‘‘cool’’. De fait, pas un étudiant n’exige du professeur qu’il soit un as de sa discipline, il lui suffit d’être ‘‘cool’’ et de ne pas jouer les instituteurs sévères.
​Situation II :- Un moment de détente vient agrémenter l’âpreté du cours. Un étudiant en profite pour rappeler au professeur qu’on est en Faculté et qu’il ne devrait pas renvoyer ceux qui viennent en retard. Et puis : ‘‘Pourquoi vous, Monsieur, vous venez à l’heure ? En quatre ans, je vois ça pour la première fois.’’ La réflexion fait sens. Retardé par des urgences, l’enseignant arrive après l’heure et doit repartir avant l’heure, attiré par des lièvres pressés. Parfois, il réduit 25 ou 50 heures de cours exigées à deux séminaires de 4 heures chacun, achalandés d’un tas de photocopies que ses étudiants doivent ‘‘potasser’’ rapidement pour préparer l’examen final imminent. Car le ‘‘maigre’’ salaire de fonctionnaire de l’Etat étant de toute façon assuré, le ‘‘pauvre’’ professeur a passé l’année académique à proposer ses services dans mille instituts privés pour récolter un complément salarial à peu près correct.
​Situation III :- Hors de l’Université d’Abomey-Calavi, dans une ruelle de Cotonou. Sans crier gare, un jeune homme, inconnu de lui, s’en prend au président de Transparency International-Bénin : ‘‘Monsieur, vous ne foutez rien à Transparency. Dans les CEG, les professeurs mâles s’abattent sur les jeunes filles. Ils disent que tout le monde vole l’argent du pays, et qu’ils n’ont, eux, que leurs élèves à détourner. Viols, grossesses, avortements. C’est quoi ce bordel ? Et Transparency qui se tait ! Ma nièce, 13 ans, vient d’être saccagée, et nous sommes sans recours. Vous ne foutez rien à Transparency !’’ Ledit président est bouche bée : jamais l’idée ne lui était venue que TI-Bénin devrait s’occuper de ‘‘ça’’ aussi.
​Et l’on ne dira rien des grèves perlées, de 9 mois de cours réduits à 3, des TD payants où le professeur trahit le secret des sujets d’examen dans sa discipline, des fonctionnaires qui payent pour recevoir tel diplôme d’Etat sans savoir où est la Faculté concernée, des tentatives d’envoûtement entre professeurs… De grâce, se taire. Dans les instituts privés, le professeur respecte évidemment les masses horaires. Mais pour quelle qualité ? Derrière quelles violences faites aux femmes ? Ô, se taire. Ignorer l’assassinat de toute déontologie.
​Mais l’Etat ne fera pas croire qu’il suffit de son label à tous les diplômes pour que soit sauvé l’enseignement au Bénin. Les dérives systématiques lui font devoir de créer une sorte de Haute Autorité de l’Ethique Educationnelle. Quelque chose dans le genre. Une instance morale composée d’intégristes de l’intégrité pour empêcher en tout temps, en tout lieu, en toutes circonstances, les enseignants de massacrer l’avenir du Bénin. Il faut affronter la Bête.

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3 juin 2017 par Judicaël ZOHOUN




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