Macabres scènes que celles-là que nous observons depuis quelques temps, sur différents axes routiers de notre pays où nous assistons impuissants et désemparés au jour le jour à la tuerie des usagers, par des camions.

La semaine dernière sur l’axe Mènontin-Kouhounou à Cotonou, ce sont deux personnes qui ont été fauchés par un camion qui les a atteintes mortellement à des parties très sensibles du corps, les laissant dans un état que nous nous abstenons de décrire dans ces colonnes-ci, évitant de heurter les âmes sensibles.

Au début de cette semaine qui s’achève, c’est encore un camion qui a tué sur le champ, un jeune compatriote à Lokossa, alors que ce dernier s’était rendu chez un vulcanisateur, pour une réparation. N’eût été la vigilance des autres personnes se trouvant dans l’atelier, le bilan aurait été plus lourd, s’agissant des pertes en vies humaines.

Ainsi, ces genres de scènes macabres surviennent fréquemment sur les axes routiers du pays où les camions dictent pratiquement leurs lois, au vu et au su de ceux qui sont chargés de réglementer leur circulation.

Ceci, à la désolation des parents des victimes arrachés à l’affection des leurs, à un moment où ils s’y attendaient le moins ; même s’il est admis de tous, que nul ne connaît ni le jour, ni l’heure de sa mort. Mais ceci ne devrait pas justifier cela, ce n’est donc pas acceptable que les conducteurs de camions se croient tout permis. Malgré la réglementation de leurs horaires de circulation et certaines dispositions prises pour les rappeler à l’ordre, rien ne semble pour autant les dissuader d’instaurer l’insécurité sur nos routes, dans nos agglomérations et artères qu’ils empruntent.

Et comme si cela ne suffisait pas, ce sont des apprentis que vous surprenez au volant, manœuvrant dans tous les sens, sans pour autant rassurer quant à leur connaissance du code de la route et à l’obtention du permis de la catégorie qui devrait leur donner le droit de se mettre à bord d’un camion.

Et à voir l’état branlant de certains camions contenant des charges qui dépassent le poids normal autorisé, vous avez le tournis, vous interrogeant sur le sens du professionnalisme et le patriotisme de ceux-là qui leur ont délivré des documents qui attestent qu’ils peuvent circuler sur tout le territoire national.

Avec le laissez-passer qu’ils obtiennent (par quelle alchimie ?), de la part des services compétents des ministères des Transports et de l’Intérieur, les encombrements des artères, les stationnements anarchiques, causes d’accidents mortels et des dégâts collatéraux, c’est la totale.

Tout se passe comme si, nos agents de sécurité publique ont démissionné ou ne sont pas libres de sévir et de verbaliser ces indélicats conducteurs de camions, tueurs sur nos axes routiers.

Et nous ne voulons pas croire que la plupart de ces camions appartiendraient à des autorités et personnalités haut perchées de la république qui les influenceraient ou les empêcheraient de jouer convenablement les rôles qui sont les leurs sur nos axes routiers.
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Abbé Crépin M. Acapovi, directeur de publication La Croix du Bénin