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Prévu pour 06 Mars 2018 l’audience qui devrait connaitre de l’affaire des grossistes de médicaments écroués à la prison s’est bel et bien tenue au Tribunal de 1ère instance de Cotonou en présence de toutes les parties. Respectivement les 08 et 09 Mars 2018, Me Bastien Salami, représentant l’Etat Béninois et Me Sadikou Alao avocat de New Césamex ont donné une interview à nos confrères de Fraternité. Sur la base de ces deux entretiens, nous avons essayé une analyse croisée pour en dégager quelques points de convergence :
A Propos de la responsabilité de l’Etat :
« Au cours du procès, le procureur l’a dit publiquement, que l’Etat à mal fonctionné, que si l’Etat avait bien fonctionné, qu’il aurait pas de problème » le Ministère publique pose donc un problème de législation et non un problème de répression individuelle. C’est notre Etat qui doit donc se corriger et faire en sorte que la diligence des services empêche qu’il y ait des choses extralégales. Me Sadikou Alao
« Ce qui s’est passé et qui fait l’objet de débat aujourd’hui, c’est qu’on s’est aperçu que les produits sont importés au Bénin sans qu’on ait la traçabilité de leur passage au port ou à l’aéroport. Me Bastien Salami.
Comment ces produits entrent dans le pays ? Vu la quantité, ce sont des camions lourdement chargés traversent régulièrement la ville avant d’aller décharger dans un entrepôt (fictif) sans jamais attirer la moindre attention pendant des années ?
On pourrait se poser à juste titre quelques questions : A qui incombe cette responsabilité de control des entrées dans notre pays ? Le grossiste dispose-t-il d’un moyen de contrôle ? Est-il de ses prérogatives ? Notre Etat aurait démissionné au point de ne pouvoir intercepter des tonnes de médicaments entrés sur son territoire par un laboratoire (qui dispose théoriquement des autorisations afférentes) ?
S’agit-il de Faux médicaments ?
« Les débats ont tourné, non pas autour des faux médicaments, mais autour de l’importation et de la distribution des produits pharmaceutiques au Bénin » Me Bastien Salami
« Je sais que la majorité des médicaments servis dans les pharmacies obéissent à la réglementation. A travers les différents débats, nous nous sommes rendus compte que c’est un épiphénomène qu’on ne peut pas généraliser ». Me Bastien Salami
Selon les extraits supra, il ne s’agit pas de faux médicaments (on ne s’aurait l’affirmer de go et personne n’a pu en apporter la preuve au procès).
Quid de la responsabilité de la Direction des Pharmacies, du médicament et des Explorations Diagnostiques (DPMED) ?
« Malgré l’étroitesse des moyens dont ce dernier (la DPMED) dispose, il a quand même permis de faire beaucoup d’avancé dans cette affaire de faux médicaments » Me Bastien Salami
« S’il y a quelqu’un à qui on doit faire des reproches, c’est l’Etat. C’est à lui de mieux s’organiser et de faire en sorte que les employés de l’Etat défendent mieux les intérêts des populations et ne les abandonnent pas » Me Sadikou Alao
Il est évident que l’Etat n’a pas joué le rôle qui est le sien. Pourquoi donc l’Etat cherche des boucs émissaires ? Le DPMED selon Me Bastien Salami est poursuivi sans mandat pendant que les autres acteurs de la chaîne (les grossistes entre autre qui n’ont fait que respecter le circuit en commandant des produits génériques chez un laboratoire disposant des autorisations de mise sur le marché) sont en prison ?
Avoir l’Etat contre soit dans une affaire en justice n’est pas aisé, cependant à la lecture des entretiens des avocats nous sommes en mesure d’espérer une relaxe pure et simple des grossistes et que dans les jours à venir, l’assemblée nationale et le gouvernement prendront leur responsabilité afin de maitriser ce secteur sensible pour le plus grand bien de nous population.
Paul Tonon
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