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Les députés de la 7ème législature ont doté le Bénin d’un nouveau code électoral, le 03 septembre 2018. Ce nouveau code apporte plusieurs innovations notamment, la caution pour l’élection présidentielle qui est portée à 10% du montant maximal autorisé pour la campagne électorale, soit 250 millions de francs CFA. La caution pour les élections législatives est également portée à 10% du montant maximal autorisé par la liste, soit 249 millions de francs CFA. Le quitus fiscal est exigé dans les pièces à fournir pour le dépôt des dossiers pour ce qui concerne les candidats à l’élection présidentielle.
La représentativité des listes au plan national est de 10% pour prétendre avoir des députés. La démission est exigée pour les forces de défense et de sécurité et assimilées, un an avant les échéances électorales, avec une dérogation (06 mois) pour les prochaines législatives.
Ainsi présenté, aucune disposition spécifique n’est prise dans le nouveau code pour empêcher la participation des femmes et des jeunes aux compétitions électorales. Les cautions de 250 millions FCFA et 249 millions FCFA fixées paraissent élevées en raison du revenu modeste de ces deux couches.
Selon la nouvelle charte des partis politiques et la réforme du système partisan, le regroupement des partis politiques en de grands blocs est un impératif pour la participation des formations politiques aux prochaines compétitions électorales.
Un parti politique ne sera plus la propriété d’un seul individu qui en assure le financement. Il s’agit dans le cadre de la réforme, de faire supporter ces cautions par les partis, tout en s’assurant que leur regroupement favorise l’émergence des jeunes et des femmes en leur sein. Mieux, les regroupements étant financés par l’Etat, le versement de ces cautions, par conséquent, ne devrait reposer sur un seul individu.
C’est une réforme qui consiste à réduire le rôle de l’argent en politique et à assurer, par des mécanismes démocratiques, l’émergence des citoyens au sein des partis en dehors des critères financiers.
Elle permet également de s’assurer que les deniers publics mis à la disposition des partis politiques sont gérés convenablement et ne profitent pas à une minorité qui crée les partis pour bénéficier de ce financement public.
Dans son esprit, cette réforme vise le regroupement des partis politiques, un idéal qui permet d’élever la qualité de la représentativité au sein des organes élus. Il en est de même pour la qualité de la représentation.
Ces différentes dispositions sont attelées avec la charte des partis politiques qui incite au regroupement des forces politique, à leur modernisation aussi bien dans la gestion que dans leur stratégie.
Ainsi, les jeunes et les femmes, plus nombreux selon la courbe démographique, pourront facilement avoir accès aux postes de décision, de même qu’à des positionnements politiques sur les listes de candidature.
Par ailleurs, le projet de loi sur le financement des partis politiques qui pourrait inclure des dispositions incitatives à l’accès des jeunes et des femmes à ces fonctions et positionnements, prend aussi en compte ces facteurs.
Le nouveau code électoral est donc favorable aux femmes et aux jeunes qui composent majoritairement la population béninoise. Suivant les règles démocratiques imposées aux partis, ces deux couches émergeront plus facilement en leur sein des grands blocs.
F. Aubin AHEHEHINNOU