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La suspension de Léhady Soglo du poste de maire de la ville de Cotonou par le ministre de la décentralisation Barnabé Dassigli, fait déchaîner les passions. Depuis vendredi dernier où il s’est rendu à la Préfecture de Cotonou pour être auditionné sur les problèmes liés à la gestion de la ville, une affaire qui a conduit à la perquisition de son domicile, les commentaires vont bon train. Mais si on accepte qu’au Bénin, Etat de droit et pays démocratique, chaque citoyen est libre d’approuver, de désapprouver ou d’avoir son opinion personnelle sur la démarche du Préfet du Littoral qui répond au nom du gouvernement et les procédures judiciaires vis-à-vis du maire suspendu, on ne peut pas comprendre que des personnalités, passionnées ou des revanchards se lancent dans des procès contre une partie des deux camps antagonistes, pour disent-ils compatir ou soutenir Léhady Soglo qu’on cherche, selon eux, à enlever ou arrêter.
Pourquoi, tant d’agitations, de tentatives de soulèvement du peuple ou de manipulations de l’opinion publique ? Certains qui pensent une nouvelle fois que c’est une occasion rêvée pour se faire voir ou démontrer leur talent de leader de l’opposition, feraient mieux de lutter pour le respect de la loi et d’œuvrer pour la réconciliation et la paix au Bénin. En attendant d’avoir des preuves pour accuser ou défendre Léhady Soglo, on peut tout de même dire que la gestion de la ville de Cotonou par le maire en difficulté, n’est pas sans critiques ou reproches. Mais seule la Justice a le pouvoir de le culpabiliser ou de le blanchir au sujet des ennuis qui l’accablent actuellement ou des irrégularités qu’il aurait commises quant à la gestion des ressources affectées à la ville et que des rapports d’audits commandités par le gouvernement auraient relevées.
La meilleure manière donc de soutenir ou d’aider Léhady ou les « Soglo », ce n’est pas de faire le procès au pouvoir ou au gouvernement, de dire des contre-vérités au sujet de cette affaire ou de manipuler l’opinion publique. Puisque Léhady Soglo a des avocats qui assurent sa défense, on doit faire confiance à la Justice béninoise qui a le devoir de travailler pour la manifestation de la vérité. Ce qui est dangereux, ce sont les pressions, les menaces, les accusations et les procès d’intentions que font actuellement certains à l’endroit du gouvernement et du Président Talon comme pour empêcher ou arrêter toutes procédures ou possibilités de contrôle, de vérification ou d’enquête sur la gestion de la ville de Cotonou par le maire Léhady. Nul n’est au dessus de la loi et l’essentiel est que celui qu’on soupçonne ou accuse, qu’il soit maire, conseiller, député ou directeur général de société d’Etat, puisse apporter la preuve de son innocence.
L’opposition opportuniste qui n’attend donc que les crises, les évènements sensationnels, les bras de fer ou les démêlées de certaines personnalités avec le pouvoir pour aller leur rendre visite au domicile et leur faire des déclarations de soutien, n’est pas l’idéale ou la mieux indiquée pour la démocratie béninoise. Ces larmes de crocodile, versées devant ceux qui se disent être opprimés ou victimes du pouvoir, cachent bien évidemment les vraies intentions de ces opposants qu’on ne voit que pendant les crises et les conflits et qui ne sont en réalité que des alliés de circonstance, des assoiffés du pouvoir.
Euloge GANDAHO/LE GRAND MATIN