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La Commission chargée du contrôle des structures de prestation de soins médicaux a fait le bilan d’une année d’exercice lors d’un point de presse tenu ce vendredi 29 novembre 2019, dans l’enceinte du ministère de la santé.
La structure a effectué 1233 contrôles dans les formations sanitaires publiques et privées des 12 départements du pays et réalisé 24 cas de saisine.
Mise en place le 10 octobre 2018 par le Chef de l’Etat, Patrice Talon, pour le contrôle du respect des normes par les établissements de prestations de soins médicaux, la Commission a fait sa première sortie dans les formations sanitaires le 12 novembre 2018.
« En une année de travail, nous avons effectué 1233 contrôles en deux ou trois passages dans les formations sanitaires publiques et privées des 12 départements de notre pays et nous avons réalisé 24 cas de saisine », a déclaré Pr Blaise Ayivi, coordonnateur de la Commission Chargée du Contrôle des Structures de Prestations de Soins Médicaux.
Lors du contrôle, la Commission a relevé de nombreux manquements au respect des normes sanitaires dans les centres de santé. Il s’agit entre autres de : « l’hygiène déficiente des locaux, des cours et des dépendances dans la plupart des formations sanitaires publiques en comparaison aux formations sanitaires privées ; l’organisation inadéquate des ressources humaines ; des gardes de 24 à 48 heures avec des repos compensatoires de 48 à 72 heures sont effectuées alors que l’effectif du personnel qualifié ne permet pas d’assurer tous les jours et dans toutes les formations sanitaires la disponibilité du service 24/24 heures ».
A tout cela s’ajoutent l’insuffisance de pertinence du diagnostic et l’inadéquation du traitement, notamment par les infirmiers et par des aide-soignants ; le rançonnement des pauvres malades dans le désarroi, la vente illicite de médicaments, le vol et le détournement des recettes ; le non-respect par les formations sanitaires privées du contenu des cahiers de charges pour lesquels les autorisations leur ont été octroyées et l’exercice illégal de la médecine et la formation illégale des aide-soignants et des auxiliaires de santé dans plusieurs cabinets de soins infirmiers.
Face à ces dysfonctionnements notés dans les centres de santé, la Commission a procédé à la fermeture immédiate de certaines formations sanitaires publiques et privées ; participé à la salubrité immédiate de certains centres. D’après le Pr Blaise Ayivi, la Commission a fait plusieurs propositions telles que : « la réorganisation de l’offre de soins par une mutualisation des ressources humaines, matérielles et financières afin d’optimiser l’implication du personnel qualifié ; la transformation de certains centres de santé proches des hôpitaux en centre de jour ; l’utilisation des comptes d’amortissement pour les formations sanitaires qui en possèdent pour l’assainissement et la réfection de leurs centres et l’établissement de contrats de performance aux directeurs des hôpitaux ».
Vérification de la mise en œuvre des recommandations
La Commission Chargée du Contrôle des Structures de Prestations de Soins Médicaux a effectué « depuis le 1er septembre 2019, des sorties sur le terrain » dans le but « de vérifier la mise en œuvre des recommandations issues des contrôles précédents dans les formations sanitaires ».
« Le taux de recommandations exécutées varie entre 35 et 65% selon le département soit une moyenne de 50% dans les formations sanitaires visitées », renseigne le Pr Blaise Ayivi.
Les recommandations non exécutées sont : « l’assainissement des formations sanitaires grâce au fonds d’amortissement ; la diffusion et l’utilisation des ordinogrammes de prise en charge des maladies courantes par les infirmiers pour l’adéquation du diagnostic et du traitement en l’absence du médecin ; l’organisation efficiente des services et le respect des cahiers de charges pour lesquels les structures privées ont reçu des autorisations ».
Devant le constat d’une incompréhension de certaines recommandations par les responsables de la santé au niveau opérationnel et l’absence d’orientation pour leur mise en œuvre, annonce Pr Blaise Ayivi « nous organisons des échanges avec les responsables sanitaires de chaque département, notamment les DDS, les médecins Coordonnateurs de zone sanitaire et les Directeurs d’hôpitaux ». Ceci dans le but « d’initier avec eux un processus d’exécution des recommandations en vue de réduire les écarts par rapport aux normes sanitaires ».
« A l’étape actuelle du travail de la Commission, nous remarquons que les préoccupations du Chef de l’Etat face aux normes sanitaires, en mettant en place la Commission trouvent progressivement des solutions », a affirmé le Coordonnateur de la Commission Chargée du Contrôle des Structures de Prestations de Soins Médicaux.
Akpédjé AYOSSO
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