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La République est face à son destin car les douanes, pourvoyeuses des caisses du Trésor public, n’arrivent pas à combler les attentes car elles fonctionnent aujourd’hui « à pas de tortue » depuis la suspension des activités de la société Bénin Control Sa. Les finances de l’Etat sont « au rouge », alors qu’on croyait à une embellie économique après les promesses de bonne gestion faites au peuple béninois par le président de la République lors de sa prestation de serment le 6 avril 2011 au lendemain de sa réélection au 1er tour pour un second mandat. Mais on a plutôt eu droit à une crise plus aiguë qu’avant cette victoire retentissante.
(Par Gontran VIDJINNAGNI)
Depuis la suspension des activités de la société Bénin Control Sa, les recettes du pays connaissent une tendance à la baisse. L’Etat a du mal à payer ses créanciers dont les activités tournent au ralenti ou sont parfois bloquées. Cela se remarque d’ailleurs et se vit quotidiennement par la raréfaction de l’argent dans le pays et la morosité économique qui s’installe progressivement. Et comme pour ne rien arranger, on apprend que les recettes douanières sont actuellement à la baisse.
Selon nos investigations, la douane qui devrait prendre le relais, à la suite de la suspension des activités de la société Bénin Control Sa, fonctionne aujourd’hui à pas de tortue. Mais d’autres sources au fait des méandres de la structure financière affirment que cette situation est due à la mauvaise gouvernance observée au niveau de l’Etat dans la gestion des fonds et qui font aujourd’hui que le gouvernement a des difficultés à assumer des dépenses prioritaires comme le paiement des salaires aux travailleurs. Selon nos sources, les opérateurs économiques nationaux et internationaux ont actuellement du mal à joindre les deux bouts. Ces opérateurs mettent plus du temps dans le port de Cotonou pour convoyer leurs marchandises vers les destinations prévues. De l’autre côté, les opérateurs économiques craignent aussi la tournure de la situation dans le pays.
Et avec cette situation, en cas de convoyage, les opérateurs économiques ont aussi affaire à des hommes en tenue qui bafouent la corporation car ils rançonnent et confisquent souvent les marchandises des opérateurs économiques. Et le hic, c’est que l’impunité s’invite dans la gouvernance et s’installe comme un frein aux réformes. « Nous vivons dans un pays où les intérêts supérieurs de l’Etat s’arrêtent aux frontières inférieures des particuliers », dira un opérateur économique. Le président de la République doit tout mettre en œuvre pour redonner confiance aux opérateurs économiques et aux partenaires techniques et financiers (Ptf) du Bénin. Il a aussi le devoir d’accompagner sincèrement ces opérateurs pourvoyeurs de devises pour les caisses de l’Etat car le pire menace le pays si rien n’est fait au plus vite.
Les clignotants sont au « rouge ». A l’interne, le Trésor public « s’assèche » et les recettes « tarissent ». A l’externe, l’aide publique au développement est en chute vertigineuse. Pour le moment, les Ptf ont mis « en veilleuse » leur soutien financier au pays. Le renflouement des caisses de l’Etat est donc lié à la bonne gouvernance du pays. Mais on minimise l’impact de cette nouvelle crise, qui a des conséquences fâcheuse sur le devenir du pays. L’anémie financière que vit l’Etat n’est pas un bon présage.
On a beau vanter et vendre la réputation du Bénin, un « pays de paix », mais « ventre affamé n’a point d’oreille », dit-on. On ne peut vouloir une chose et son contraire. Le président de la République est dans l’obligation de prendre ses responsabilités et c’est dans ses actes qu’il pourra apporter la preuve de son engagement pour le renouveau du pays. Selon des douaniers, les recettes douanières ont enregistré une baisse de plus de 15 milliards de F Cfa. « Et il faut s’attendre à des chutes plus sévères de 20 à 30 milliards de F Cfa pour l’économie », annoncent nos sources avant d’ajouter : « Avec la situation actuelle, on pourrait en arriver à des baisses de 60 à 75 milliards de F Cfa si la mauvaise gouvernance persiste. Ce qui correspondrait à 40% de chute par rapport aux recettes annuelles ».
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