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Des acteurs institutionnels et des représentants de la société civile de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale se réunissent au Chant d’oiseau à Cotonou depuis hier pour réfléchir sur la petite enfance. Ceci, en vue de proposer des solutions adéquates à cette problématique qui porte entorse au développement de l’Afrique subsaharienne.
Odi I. AÏTCHEDJI
« Favoriser la mobilisation autour des enjeux du développement de la petite enfance. » C’est le thème autour duquel s’organise la première rencontre africaine dénommée ‘’Petite enfance et développement communautaire’’ depuis hier à Cotonou. Laquelle assise permettra de relever les défis de la mortalité infantile et de l’éducation maternelle et primaire en Afrique en général et en Afrique subsaharienne en particulier en vue d’atteindre d’ici 2015, les objectifs de l’Education Pour Tous (EPT) et les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
En Afrique subsaharienne en effet, 10 enfants sur 100 meurent avant l’âge de 5 ans. Et la palme d’or de la mortalité infantile détenue par l’Afrique subsaharienne, cette partie du continent totalise a elle seule 25 des pays 28 pays du monde concernés par cette problématique. C’est donc pour corriger le tir que le Réseau Education Pour Tous en Afrique (REPTA) organise en partenariat avec l’Agence Française de Développement (Afd), le GRET et le Ministère béninois des Enseignements Maternel et Primaire la première édition des rencontres africaines sur le « développement de la petite enfance et approche communautaire » à Cotonou au Bénin. L’objectif ici selon Mme Rokhaya Fall DIAWARA, responsable Développement de la petite enfance (Bureau régional de l’UNESCO pour l’Education en Afrique) est de faire un travail de capitalisation des expériences en vue de proposer des solutions adaptées aux réalités sociales, économiques et culturelles des différentes communautés.
Un objectif qui ne saurait être réalisé sans que certains défis majeurs ne soient relevés par l’UNESCO, l’ADEA et le REPTA en synergie avec le GRET, les CEMEA, les organisations communautaires de base et les experts. Au nombre de ces défis, Mme Rokhaya Fall DIAWARA a indiqué qu’il s’agira pour ces organismes d’instaurer un dialogue politique structuré et fécond où les OSC/OCB, les institutionnels, les experts, les partenaires et la communauté discutent, se respectent et se valorisent mutuellement, se relaient dans la chaîne d’exécution pour tous ensemble contribuer à la mise en œuvre des politiques nationales DPE au sein de chaque pays, de chaque communauté économique régionale ou à l’échelle régionale.
L’autre défi non moins important à relever est de créer les conditions de renforcement de capacités de toutes les parties prenantes à travers la structuration de la réflexion, la production et le partage de savoirs, le développement de communauté de pratiques, la formation intra et intersectorielle en utilisant les canaux traditionnels et les nouvelles opportunités comme les TIC. Le troisième défi a ajouté la responsable développement de la petite enfance (Bureau régional de l’UNESCO pour l’éducation en Afrique) est de réussir à capitaliser les expériences porteuses, les pratiques innovantes, les leçons apprises tout en gardant à l’esprit la nécessité de définir des repères pour l’action à partir des modèles stabilisés et la mise en place d’un réseau connecté aux cadres et mécanismes régionaux de programmation. Aussi doivent-ils veiller à la mise en œuvre et au suivi des objectifs de développement régionaux et internationaux.
Par ailleurs, Mme Rokhaya Fall DIAWARA a fait remarquer qu’il est d’une urgence vitale de faire en sorte que les engagements collectifs pris par toutes les parties prenantes (pays, partenaires, OSC et secteur privé) soient tenus. Ceci, en tirant des expériences des leçons susceptibles de contribuer à la définition des futurs objectifs internationaux y compris ceux relatifs à l’éducation et à la conception de mécanismes propres à assurer que tous les partenaires tiennent leurs promesses. Notamment, faire en sorte qu’avec l’engagement des gouvernements nationaux et des partenaires techniques et financiers, permettre à un plus grand nombre d’enfants d’être scolarisés dans l’enseignement préscolaire, d’achever leur scolarité primaire et de passer dans l’enseignement secondaire. Surtout lorsqu’on sait que la petite enfance demeure, a souligné Mme Rokhaya Fall DIAWARA la période cruciale pour poser les fondations de la réussite éducative et au-delà doit être au centre de l’EPT. Pour ce faire, elle suggère d’explorer l’approche communautaire.
Le ventre affamé n’a point d’oreille
« Il est prouvé que des enfants qui souffrent de faim, de malnutrition ou de maladies ne sont pas en situation d’acquérir les compétences dont ils auront besoin plus tard pour apprendre et accéder à l’emploi », a déclaré la responsable développement de la petite enfance (Bureau régional de l’UNESCO pour l’éducation en Afrique) pour montrer que des réformes sont indispensables pour que tous les enfants puissent profiter des bénéfices de l’enseignement pré primaire. Pour ce qui concerne ces réformes, il s’agira de multiplier des établissements scolaires, identifier les moyens appropriés de lier les écoles maternelles et les écoles primaires et coordonner les activités de l’enseignement pré primaire avec l’ensemble des actions destinées à la petite enfance.
Pour atteindre ces nobles objectifs, l’Agence française de développement a fait savoir qu’elle ne marchandera pas son soutien au pays en développement. Son représentant à la cérémonie d’ouverture de la première rencontre africaine sur la ‘’Petite enfance et développement communautaire’’, Ghislain Kouton, a pour sa part, rassuré que l’Afd sera toujours au côté des pays en développements pour les appuyer dans leur élan de développement.
La première édition des rencontres africaines sur la ‘’Petite enfance et développement communautaire’’ se tient à Cotonou du 27 au 29 novembre 2012.