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Coton au Bénin

L’année blanche n’aura pas lieu




Notre pays, le Bénin, a connu une crise dans le secteur du coton. Et pour beaucoup, le secteur connaîtra une année blanche si rien n’est fait. Heureusement, le chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi, a pris certaines mesures pour pallier cette éventualité.

Par Alexandre Coovi

Dès les premières heures de son accession au pouvoir en 2006, le Chef de l’Etat béninois, le docteur Boni Yayi a démontré à la face de tous, son profond attachement au relèvement de la production cotonnière dans notre pays. Dans le souci de remettre en confiance les producteurs de coton qui se sont sentis depuis quelques années floués par certains acteurs de la filière, il a fait débourser 14 milliards de nos Francs.

Ladite somme est destinée à l’apurement des dettes envers les cotonculteurs. On ne perdra pas de vue que pour la campagne cotonnière 2006-2007, plus de 10 milliards de subvention d’intrants agricoles ont été déboursés. Il en a été également ainsi pour les campagnes 2007-2008, 2008-2009, 2009-2010, 2010-2011 et 2011-2012. Au finish, ce sont plusieurs milliards de FCFA qui ont été injectés dans la filière coton depuis 2006. Logiquement, les fruits devraient tenir la promesse des fleurs et le Bénin aurait pu réaliser son boom économique rien qu’à partir des retombées générées par ce secteur.

Malheureusement, en dehors de la campagne 2006-2007 qui a atteint plus de 250 mille tonnes, la suite n’est que ruine et décombres. La goutte d’eau qui a débordé le vase, est la campagne cotonnière 2011-2012 qui défraie aujourd’hui la chronique avec une crise sans précédent qui a fait planer sur le secteur cotonnier, le syndrome d’une année blanche.

Le diagnostic est posé

Au terme du rapport de la commission internationale indépendante composée d’experts venus des institutions de la sous-région, mise sur pied par le gouvernement béninois, lors de sa séance extraordinaire du mardi 10 avril 2012, pour faire toute la lumière sur la question, on retient globalement que : le déroulement de la campagne 2011-2012 a été caractérisé par la mauvaise qualité des semences à savoir un faible pouvoir germinatif de l’ordre de 40 % ; les problèmes des produits insecticides (produits frelatés, quantité insuffisante et mise en place tardive) ; la mise en place tardive et la dilution des engrais sur les céréales. Plus grave, la commission fait observer que l’évaluation de la production a été caractérisée par un manque de transparence.

Entre autres, le renvoi par l’AIC (Association Interprofessionnelle de Coton) des producteurs au niveau des marchés et du pont bascule des usines ; le renvoi par l’AIC des agents de contrôle de qualité et de conditionnement tant au niveau des marchés qu’au niveau des usines d’égrenage.
La commission fait aussi observer que la gestion des subventions révèle un manque de cohérence entre les montants des subventions et les surfaces de coton emblavées. A titre illustratif par exemple, pour la campagne 2011-2012, 208.057 ha de coton ont été fertilisés à raison de deux cents (200) kg/ha (dose recommandée au Bénin), soit une consommation de 41.611,4) tonnes. Or, selon la lettre n° 1059/11/AIC/SP du 20 octobre 2011 de l’AIC adressée au Ministre de l’Economie et des Finances, il est indiqué pour la même campagne un besoin de soixante trois mille quatre cent soixante seize (63 476) tonnes d’engrais. Ce qui correspond à une superficie de 317.380) ha d’emblavés.

La même lettre précise que ce besoin est destiné exclusivement aux producteurs de coton. Il se dégage donc un écart de 21.865 tonnes correspondant à un différentiel 3 881.622.458 francs CFA qui reste à justifier par l’AIC.

A tout ceci, viennent s’ajouter les incompréhensions entre les acteurs publics et les privés avec à la clé, des tensions répétées entre les agents d’encadrement relevant des Centres Communaux de Production Agricoles (CeCPA) et ceux du privé appelés Agents d’Appui en Gestion Coopérative (AAGC) recrutés par l’AIC. La pomme de discorde, se sont entre autres, les questions de rémunérations et le flou entretenu sur les attributions des différents agents d’encadrement ainsi que de leurs rôles.
Cerise sur le gâteau, la commission internationale fait observer que la mainmise de l’AIC sur la filière coton et l’absence totale de l’Etat ont créé une situation de monopole nuisible à l’émergence de cette filière.

Prendre ses responsabilités

Tel qu’il apparaît, le tableau de bord de l’or blanc béninois présentent des signes de détresse assez inquiétants par rapport auxquels, il est urgent des actions vigoureuses et courageuses soient menées pour éviter de chanter le requiem d’un secteur sur lequel l’économie de pays fonde tous ses espoirs.

Aux grands maux, les grands remèdes. Bien conscient de ses responsabilités, le docteur Boni Yayi et son gouvernement ont décidé de prendre le taureau par les cornes par l’abrogation du décret n°99-537 du 17 novembre 1999 portant transfert au secteur privé de la responsabilité de l’organisation des consultations pour l’approvisionnement en intrants agricoles ainsi que des décrets subséquents à savoir ; du décret 2006-234 du 18 mai 2006 portant définition du cadre institutionnel de représentation des producteurs de coton au sein de l’interprofession de la filière coton ; du décret 2009-091 du 23 mars 2009 portant approbation de l’Accord-cadre entre l’Etat et l’Association Interprofessionnelle du Coton ; du décret 2010-215 du 04 juin 2010 modifiant et complétant le décret portant définition du cadre institutionnel de représentation des producteurs de coton au sein de l’Association Interprofessionnelle de la filière coton.

Le gouvernement a également suspendu l’Accord-cadre entre l’Etat et l’AIC et a décidé de mettre en place l’Autorité nationale de suivi et de contrôle de la filière coton avec des démembrements dans les Départements et dans les Communes.

Toujours dans le but de trouver des solutions hardies à la crise du coton dans notre pays, le gouvernement a décidé de créer un comité interministériel présidé par le Ministre d’Etat des Affaires Présidentielles et comprenant le Ministre du Développement, de l’Analyse Economique et de la Prospective, le Ministre de l’Economie et des Finances, le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et le Ministre de l’Industrie, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises, afin de réfléchir sur le cadre intégré du secteur cotonnier béninois au cours de cette période exceptionnelle.

Un autre comité paritaire Gouvernement-secteur privé présidé par le Premier Ministre Chargé de la Coordination de l’Action Gouvernementale, de l’Evaluation des Politiques Publiques, du Programme de Dénationalisation et du Dialogue Social chargé de réfléchir sur le nouveau partenariat à développer et qui prendra en compte l’intérêt général et l’intérêt du secteur privé avec pour objectif une gestion véritablement transparente en vue de la relance effective de la filière coton. Autant de mesures salutaires qui devraient rassurer les producteurs de coton sur la détermination et sa volonté ferme des autorités béninoises de reprendre en main ce secteur sensible de l’économie nationale.

Désormais, il sera possible de garantir la mise à disposition à bonne date des intrants coton (engrais, pesticides, insecticides de toutes sortes, herbicides) pour le démarrage effectif de la prochaine campagne qui est imminente. La grande innovation, c’est que la politique de subvention non seulement sera poursuivie, mais elle sera dorénavant orientée directement vers les producteurs. Comme on le voit bien, le gouvernement béninois par ces différentes mesures, vient d’éviter de justesse pour l’économie de notre pays une situation hautement préjudiciable pour sa survie.

Ces mêmes mesures, en plus de ce qu’elles mettent un terme à la saignée, elles permettront à terme d’’éviter la décadence annoncée. C’est plus qu’une évidence que sans une volonté politique fortement marquée et qui passe par la redéfinition d’un cadre légal d’exercice des activités, l’accroissement qualitatif et quantitatif de la production nationale, tant recherchée ne sera pas possible. C’est à cette seule condition qu’il sera possible pour notre pays de reconquérir sa place de choix dans cette filière hautement stratégique.

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