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Adieu "l’hyperprésidence", place à une présidence "normale", respectueuse des institutions, où chaque membre de l’exécutif sera dans son rôle, avec à sa tête le chef d’un Etat, non d’une mouvance. Tel est désormais le souhait aujourd’hui de bon nombre de Béninois plus d’un an après la réélection de Boni Yayi.
(Gontran Vidjinnangni)
Beaucoup de Béninois pensaient que la réélection de Boni Yayi en 2011 au 1er tour à plus de 75% des voix devrait signer la fin de "l’Etat Fcbe" du président de la République et la disparition des réunions de parlementaires de la majorité au palais de la Marina. "L’Etat béninois, ne doit plus être l’Etat Fcbe. L’Etat béninois c’est l’Etat béninois, c’est la propriété de tous les citoyens et il est temps que Boni Yayi rende cette justice et ce droit au peuple béninois", affirmait il y a quelques semaines, Sacca Fikara, un ténor de l’Union fait la Nation lors d’un échange sur l’exemplarité de l’Etat.
Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, nombre de Béninois veulent que l’actuel chef de l’Etat marque une rupture avec le quinquennat qu’il a bouclé en 2011 et un retour au respect à la lettre des institutions de la république. "Il faut revenir à une pratique du pouvoir dans laquelle le président de la République préside aux destinées du Bénin, fixe le cap de l’orientation gouvernementale, défend les intérêts du Bénin sur la scène internationale, imprime sa marque et s’engage", résumait le député.
"Cela ne veut pas dire être un président en retrait mais où le gouvernement gouverne, où le Parlement a toute sa place dans l’élaboration de la loi, où la justice n’est pas orientée depuis le palais de la Marina, où la presse est respectée". Pour Marius Dagba, politologue, le président de la République doit désormais prendre toute sa place dans ce schéma. "Il faut que Boni Yayi fasse un retour strict à l’esprit des institutions de la République, qui donne d’immenses pouvoirs au président de la République", a-t-il dit.
Comme nombre de Béninois, le politologue attend de lui qu’il mette fin "à un certain nombre de dérives qui diminuaient la hauteur de fonction présidentielle comme les réunions de parlementaires Fcbe au palais de la Marina, qui avaient quelque chose de détestable car on ne savait plus si Boni Yayi était le chef d’un parti ou le président de tous les Béninois".
Il faut que le président de la République ait désormais une conscience très forte de l’exercice de l’Etat. "Si Boni Yayi laisse chacun des organes institutionnels jouer son rôle, il n’y a aucune raison qu’il y ait des abus de pouvoir", estime Marius Dagba.
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