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Pour connaître les vraies réalités socio-économiques du pays, il est indispensable de sillonner l ’intérieur du pays où le milieu rural, abandonné, qui croule sous le poids de la pauvreté.
"L’intérieur du pays souffre", confie un le vieux André Fanou venu de Lobogo, un village de la commune de Bopa. Comme lui, les Béninois ont aussi fait le même constat après la visite de beaucoup de villages et entendu la complainte des paysans. De l’avis général des populations de ces contrées, peu de chose a changé dans leur vie ces dernières années et la situation va de mal en pis. Des enfants sont vêtus en loques et des femmes marchent des dizaines de kilomètres, bébés sur le dos et panier en équilibre sur la tête pour aller à la foire acheter les condiments pour toute la semaine.
Les routes ou pistes dans leur ensemble sont dégradées au point que les usagers arrivent à destination avec des courbatures le lendemain, quel que soit le moyen de locomotion.
Telle est la triste réalité de nos villages et campagnes dans tout le pays.
Au manque d’eau potable s’est greffée la cherté des intrants agricoles. Or, "nous tirons l’essentiel de nos revenus de l’agriculture", indique André Fanou, paysan à Lobogo qui ajoute que des familles n’ont pas les trois repas quotidiens chaque jour. Dans certains villages, faute de débouchés et d’usine de transformation des produits maraîchers, les femmes sont obligées de brader leurs productions de tomate ou de la laisser pourrir. Même si dans les grandes villes (Cotonou, Porto-Novo, Parakou), la situation est meilleure, la pauvreté touche néanmoins la grande majorité des populations.
Autant dire que les classements des rapports du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) ces dernières années, ne sont pas totalement erroné. Dans le Bénin profond, l’heure est plus que jamais à la lutte pour la survie.
(Par Hector Tovidokou)
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