L’Alliance ABT propose des idées progressistes pour faire avancer l’agriculture qui occupe 70% de la population béninoise. C’est à travers une conférence publique qui a eu lieu au Centre Guy Riobé de Parakou ce vendredi 12 septembre 2014. Sur le thème : « Agriculture béninoise, réalités et perspectives », le conférencier principal, docteur Jean Détongnon, docteur en agronomie, ancien Directeur Général de l’Institut National des Recherches Agronomiques du Bénin (INRAB) a indiqué qu’il faut désormais penser à promouvoir les spéculations par zone et privilégier la production des semences communautaires de manière à réduire le coût de revient de la semence. 

Plusieurs intervenants ont noté la pertinence du thème et fait des suggestions. Par exemple, l’Honorable Assan Séibou, ancien député et membre de l’Alliance, fait remarquer que depuis 1960, les intermédiaires du secteur s’enrichissent alors que les paysans eux-mêmes s’appauvrissent. Abdoulaye Bio Tchané, Président de l’Alliance ABT a pour sa part axé son intervention autour de la question : comment accroissons-nous les revenus de nos jeunes agriculteurs ?

Il fait alors une batterie de propositions pour améliorer la situation des agriculteurs et réduire la pénibilité des activités agricoles. Actuellement, a-t-il noté, on assiste à la chute des prix de certains produits agricoles sur le marché. Le sac de maïs qui se vendait l’année dernière à 20.000 FCFA à la même période à Parakou, coûte aujourd’hui 12.000 FCFA voire moins dans certaines communes. C’est un manque à gagner considérable pour les producteurs. Il existe un mécanisme de stabilisation des prix afin que ni les producteurs ni les consommateurs ne sentent les effets néfastes de ces fluctuations du marché. C’est pourquoi, il a lancé un appel au gouvernement. « J’en appelle au gouvernement pour relever le prix aux producteurs en attendant que le prix du marché se relève, » a-t-il indiqué. Il faut accroitre selon lui, de manière substantielle, le financement destiné à l’agriculture en mettant en place un Fonds national de l’agriculture doté de ressources suffisante dont le but est de financer la modernisation de l’agriculture, les infrastructures rurales ainsi que la formation des encadreurs et des paysans.

 D’une façon générale, il faut un minimum de 45 milliards de FCFA d’investissement dans l’agriculture par an, si l’on doit respecter l’engagement pris par les Chefs d’Etat à Maputo il y a plus d’une décennie, selon Abdoulaye Bio Tchané. Accueilli par une foule énorme de sympathisants de l’Alliance ABT, de têtes couronnées, d’agriculteurs, de transporteurs, l’ancien ministre des finances estime qu’il est temps de permettre aux jeunes de trouver dans l’agriculture une source d’enrichissement.