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Suite au refus du président de la Cour d’admettre certaines questions de la défense à l’endroit des accusés et témoins cités, le ton est monté d’un cran jeudi dernier au cours du procès de l’assassinat du juge Séverin Coovi. Mais la sérénité est revenue, vendredi 11 juillet dernier, après les propos « rassurants » du ministère public et du président lui-même à l’entame de la 8e journée d’audience.
La 8e journée d’audience du procès de l’assassinat du juge Séverin Coovi a été marquée vendredi 11 juillet dernier par un apaisement de la tension née la veille entre la Cour d’une part et les avocats de la défense et de la partie civile d’autre part. En effet, les esprits se sont échauffés, jeudi 10 juillet dernier et Me Raphiou Paraïzo, avocat de la défense, a même menacé de quitter la défense suite au rejet d’une de ses questions au témoin Sahada Issifou au sujet de certaines personnalités de la ville de Parakou au moment des faits. « C’est difficile d’admettre cela », fait savoir l’ancien bâtonnier Me Alfred Pognon, avocat de la partie civile, souhaitant que la Cour permette toutes sortes de questions en vue de la manifestation de la vérité car, beaucoup de zones d’ombres persistent encore après plus d’une semaine de procès.
Aussi, s’est-il offusqué de l’inexistence de certaines pièces au dossier et surtout de la présence constante du président de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Parakou en la personne de Saturnin D. Afaton qui, au début du procès, se levait à plusieurs reprises pour aller souffler des choses au ministère public avant d’être dénoncé par les avocats de la défense. « Sa présence nous gêne. Nous ne sommes pas d’accord. Nous avons l’impression que ce procès pouvait se dérouler sans nous, si nous partions », a laissé entendre Me Alfred Pognon. Suite à cette requête de la partie civile, l’audience a été brièvement suspendue. A la reprise, le ministère public représenté par Pascal Dakin rassurera : « Nous ne sommes pas dans la logique d’un procès de vengeance ni d’un procès de complaisance mais plutôt dans la recherche de la vérité quel que soit le côté où elle se situe ». Mais cela implique un certain nombre de comportements afin que chacun puisse jouer pleinement sa partition, tout en restant dans ses prérogatives, insiste-t-il. « La défense n’est pas étouffée et elle ne saurait l’être. Elle a le droit de poser toutes ses questions mais le président de la Cour a aussi le droit de juger de l’opportunité de certaines questions », a souligné l’avocat général qui indique que son intervention se situe dans le sens d’un apaisement des esprits.
Il a également saisi l’occasion pour rassurer de la disposition du ministère public à se tenir aux côtés des avocats de la partie civile et de la défense afin de produire des pièces qui manqueraient au dossier et de faire comparaître les témoins dont la présence s’avère nécessaire pour éclairer la Cour au sujet de l’affaire. Mais, faudrait-il que les identités de ces personnes soient clairement définies et leurs adresses exactes fournies au Parquet général, ajoute-t-il.
Le calme revient
Le président de céans, Huguette Théodora Balley Falana, abonde dans le même sens pour appeler les uns et les autres à la sérénité et rassurer de la disponibilité de la Cour à rechercher et à aboutir à la vérité dans ce dossier et surtout par respect pour feu Séverin Coovi. Elle déplore le fait que la discussion ‘’houleuse’’ se soit passée devant l’assistance alors que le sujet aurait pu être débattu à huis clos. Elle réaffirme que la défense a le droit de poser ses questions mais que c’est de son droit de canaliser les débats, de faire respecter le droit des uns et des autres. A propos de la requête de Me Alfred Pognon de voir le président de la chambre d’accusation quitter la salle d’audience, « Sa présence ne saurait influencer de quelque manière le déroulement de cette session d’assises », rassure le président de la Cour. « Je vous remercie pour vos propos rassurants et je retire alors ma requête non avenue », dira sagement l’ancien bâtonnier.Ainsi donc, la sérénité semble-t-elle revenue au sein des acteurs majeurs du procès de l’assassinat du juge Séverin Coovi. Et, le ministère public réitére que les diligences seront faites pour faire comparaître les personnes physiques et morales, notamment le ministère de la Justice, celui de la Sécurité publique, la mairie de Parakou, l’ex-procureur général Nicolas-Pierre Biao, l’avocat Ernest Kèkè, Ibrahim Akibou, Achille et Désiré Adétona, frères de l’accusé principal, Clément Adétona, comme souhaité par la partie civile et la défense.Par ailleurs, l’audience s’est poursuivie avec la comparution du témoin Ernest Lalou, 43 ans, revendeur de motos demeurant à Cotonou, qui a fait plus de sept ans en détention provisoire dans le cadre de cette affaire avant de bénéficier d’un non-lieu. Il nie toute implication dans ce dossier ; mais une confrontation entre lui et un autre témoin du nom d’Arnaud Houéto, est prévue pour ce lundi.
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