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On connaît la chanson. Dieu aime le Bénin. Le Bénin est un pays de paix. Mais il y a-t-il un seul individu ou un seul peuple que Dieu n’aime pas sur cette terre ? En Centrafrique, les musulmans font leurs cinq prières quotidiennes, les chrétiens sont toujours à l’Église, mais après ces obligations religieuses, ils se retrouvent joyeusement pour s’entretuer. Dieu a-t-il renié les Centrafricains ? S’il y a un peuple sur cette terre qui peut s’enorgueillir d’être proche de Dieu, c’est le peuple d’Israël. Et pourtant, ils ont subi l’holocauste. Mais ils en tirent une leçon qui traverse les siècles. Chaque fois, qu’un des leurs est menacé partout dans le monde, ils se lèvent tous pour aller le défendre. Cette leçon est plus importante pour le Bénin, un pays très pauvre, qui n’a qu’une seule richesse : le sentiment d’appartenance à une nation. Depuis des mois, nous nous tenons au bord du précipice, à peine nous nous tenons les mains pour ne pas tomber dans le ravin. Il suffit d’un petit vent arrière, pour qu’on se rende compte que la paix est la chose la plus fragile au monde.
La cour suprême avec ses cheveux blancs a dit qu’il faut tout reprendre à zéro. Qu’à cela ne tienne ? Mais en attendant, que ferons-nous des prisonniers qui sont en attente de procès depuis deux ans ? Si la nouvelle procédure dure deux nouvelles années, nous Béninois, nous allons les regarder pourrir en prison ? Mais quelle menace représente aujourd’hui un comptable qui n’a jamais tenu un couteau dans sa main pour le Bénin ? Quelle menace représente un gendarme à la retraite pour notre pays ? Est-ce que quelqu’un peut se rendre à l’évidence que ces personnes ont des familles, des femmes, des enfants qui les aiment tout autant Chantal, les enfants de Yayi aiment leur papa.
Dans ce pays, les militaires sont allés assassinés bêtement des dizaines de vendeurs de kpayo. Leurs veuves, leurs orphelins souffrent : qui s’en préoccupent ? Personne ! Parce que, nous sommes un pays de paix. En plus, nous avons le monopole de la paix. Les Centrafricains se tranchent en petits morceaux non pas avec des missiles, ni des chars mais avec des couteaux et des gourdins. Pourquoi ? Parce que, quand certains souffraient dans l’anonymat, quand on jetait leurs parents en prison, quand on tuait un par ici, un autre par-là, d’autres détournaient la tête, certains applaudissaient en silence.
Pourtant, nous avons une mission difficile mais pas insupportable. Allez tous à la terre promise. Que voulons-nous en tant que Béninois. Jusque se donner rendez-vous ? Ou voulons nous y aller ensemble main dans la main sans laisser personne en cours de route. Nous avons encore le temps de choisir. Parce que nous nous tenons encore au bord du précipice et il y a encore une chance pour que nous ne basculions pas. Et il revient à Yayi et à lui-seul de montrer la voie, de nous assurer qu’il n’y pas de pièges en chemin.
Aujourd’hui nous avons l’impression que personne autour du pouvoir ne voit venir le mal : ni la femme du président, ni ses enfants, ni les ministres, ni les courtisans. Ils sont assis le dos au mur et leurs chars entre leurs jambes avec devant leurs yeux : le Bénin est un pays de paix. La seule personne qui détient la clé du puzzle est Yayi. C’est à lui de décider s’il laisse le peuple ouvrir les portes de la terre promise. Quand ça va tourner mal, les courtisans seront les premiers à le renier. Pierre a renié trois fois Jésus ! Pourtant, Jésus est le fils de Dieu, dit-on.
Jules Djossou Bonou, Bloggeur et activiste politique
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