Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) se regardent en chiens de faïence dans l’Ouémé/Plateau. La part belle donnée aux transfuges du Parti du renouveau démocratique (Prd) dans la mouvance présidentielle n’est pas du goût des tout premiers soutiens du Chef de l’Etat. Mécontentements et frustrations créent un malaise profond en leur sein qui risque de leur être préjudiciable aux prochaines élections.

Les ténors des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) dans l’Ouémé/Plateau sont divisés et subdivisés. Les partisans de l’arrivée au Pouvoir du Président Yayi Boni sont marginalisés au profit des transhumants venus de l’opposition, en l’occurrence du Parti du renouveau démocratique (Prd). Ces derniers, avec à leur tête le ministre d’Etat, François Abiola, font la pluie et le beau temps dans les deux départements, alors qu’ils avaient combattu le Chef de l’Etat par le passé. On se rappelle qu’en 2006, le ministre François Abiola, l’actuel Préfet de l’Ouémé/Plateau, Moukaram Badarou, les maires de Porto-Novo, Moukaram Océni, de Pobè, Saliou Akadiri, d’Adjarra, Sacca Yaya, de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan et consorts avaient soutenu bec et ongles la candidature de Me Adrien Houngbédji contre celle du Président Yayi Boni qu’ils avaient traité de tous les noms. Chose curieuse, ce sont ces hommes politiques qui parlent au nom de la mouvance et chantent les louanges du Chef de l’Etat aujourd’hui. Pour preuve, les récents meetings de la mouvance dans l’Ouémé/Plateau étaient les récitals des transhumants au grand dam des premiers partisans de Yayi Boni. Pourquoi ? Moukaram Badarou et consorts jouissent des avantages du Pouvoir au nez et à la barbe de ceux qui ont pris d’énormes risques pour le Chef de l’Etat en 2006 et 2011. D’autres l’ont fait au prix de leur vie parce que l’Ouémé/Plateau est le bastion de l’opposition. 

Mécontentement

La montée en puissance des ouvriers de la 36ème heure dans la mouvance suscite des remous et surtout des mécontentements. Lors des meetings des Fcbe à Porto-Novo et environs, le douanier à la retraite, Julien Gboviessi, président du parti national ‘’Ensemble’’ créé par le professeur Albert Tévoédjrè, ne cache pas souvent ses impressions. « Nous souhaitons l’agrandissement de la mouvance. Mais, nous n’accepterons pas n’importe qui. Nous nous sommes battus pour l’avènement au Pouvoir du Président Yayi Boni. Je n’approuve pas que des transhumants parlent en notre nom…(Ndlr) », a-t-il souvent déclaré pour contester en public l’arrivée à la mouvance du maire d’Ifangni, Roymond Fafoumi et aux autres transfuges de l’opposition après la réélection du Chef de l’Etat. D’autres soutiens de première heure du Président Yayi Boni ne manquent pas d’exprimer leur mécontentement dans les coulisses. « Quand est-ce

que Moukaram Badarou a quitté le Prd et on le nomme Préfet ? Nous verrons si ceux-là seront capables de mobiliser le monde pour Yayi Boni. Nous qui nous battons depuis 2006 n’avons rien. C’est de l’ingratitude… », murmure un cacique des Fcbe de Porto-Novo. Pour exprimer leur désapprobation, d’autres ont pris du recul face aux activités de la mouvance dans la capitale. C’est le cas de l’Honorable Sofiatou Schanou, l’ex-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib), Ataou Sofiano, de l’ancien ministre de l’Economie maritime, Issa Badarou et consorts qui ont disparu de la scène politique. Selon les informations, ils ont préféré laisser les transhumants montrer leurs muscles. Or, les mécontents mettaient assez de moyens dans la mobilisation des masses pour la cause de la mouvance aux différentes élections. Est-ce que Moukaram Badarou et consorts ont-ils la carrure pour faire face à la machine Prd dans l’Ouémé/Plateau ? C’est la question que l’on se pose quand on sait Sofiatou Schanou et consorts mettaient leurs richesses personnelles pour servir les causes des Fcbe à Porto-Novo et environs. Au vu de tout ce qui précède, on peut soutenir que la prime à la transhumance politique risque de bouleverser les données de manière préjudiciable à la mouvance présidentielle dans l’Ouémé/Plateau aux prochaines joutes électorales.