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Il ne serait pas totalement vrai de dire que les fraudes au concours du MEF sont dirigées contre une région du pays. Il s’agit tout simplement d’une mafia des cadres du ministère de la fonction publique dirigée contre les pauvres et ceux qui n’ont personne dans les arcanes du pouvoir.
En réalité, le fils du paysan de Matéri qui n’a personne à Cotonou pour déposer une pierre sur son dossier est autant victime que le fils du pêcheur d’Aguégué.
Là où vient le drame, c’est quand le pouvoir essaie de protéger ces fonctionnaires véreux ou faire leur promotion. Il ne sert donc à rien d’annuler les résultats du concours frauduleux du ministère des finances sans des sanctions conséquentes contre les organisateurs du concours en commençant par la ministre, et les cadres responsables de cette odieuse insulte à l’intelligence béninoise. Si aucune sanction n’est prise contre les responsables dont certains sont déjà promus à d’autres postes de responsabilité, cela envoie un mauvais message aux cadres et par la même occasion le synonyme de la politique de deux poids deux mesures appliquée depuis huit ans. Le procureur de la République doit s’autosaisir du dossier pour porter plainte au nom de la République et appliquer les sanctions prévues par la loi. Sinon, c’est un crime contre tout le pays, et son avenir. Ce concours frauduleux est en réalité la face visible de l’Iceberg si on sait que depuis l’arrivée de Yayi, les bourses d’études sont octroyées sur étude de dossier. Combien d’étudiants sont victimes anonymes de cette supercherie ?
Dans ces circonstances, on comprend mal que le pouvoir se dérobe, et refuse de faire profil bas. C’est d’autant plus choquant de voir, Komi Koutché, un jeune cadre prometteur pour l’avenir du pays se fourvoyer dans de cyniques cirques pour défendre un gouvernement pervers, un gouvernement corrompu qui a battu tous les records de fraudes, de malversations, d’éléphants blancs, un gouvernement incapable d’assumer ses erreurs ? Pour l’annulation du concours du MEF, c’est malsain de dire que les raisons étaient uniquement au niveau juridique ou organisationnel. Il s’agit de fraudes massives. Peut-on avoir un peu de pudeur dans ce gouvernement d’amateurs. Quand on lit les résultats de ce concours odieux, insultant pour la dignité, organisé pour satisfaire les cadres d’un ministère, originaires en majorité d’une région, justifier les fraudes par des élucubrations relève de la poltronnerie intellectuelle. La réhabilitation de ces intellectuels qui outrepassent toutes décences humaines sera vraiment difficile, voire impossible, à moins que, comme ils savent bien le faire, qu’ils requièrent les bonnes vieilles méthodes de Arifari Bako.
Le Bénin de 2050 ne sera pas un pays dirigé par les meilleurs parmi nous mais par les héritiers des gouvernants successifs avec leurs tares. Si on sait qu’on doit sa réussite à la fraude, on ne peut que faire de cette culture, un outil de développement.
Jules Djossou. Bloggeur et activiste politique
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