Ils n’ont pas de salaire ; ils n’ont pas d’employeurs ; ils ne sont régis par aucune convention collective de travail ; et pourtant ils se disent en grève. Les élèves se sont invités dans la tension sociale, en fanfare. Par le truchement d’incidents plus ou moins graves avec des exactions de videurs de salles de cours dans les établissements scolaires. L’objectif étant de donner plus d’effet aux débrayages répétés des enseignants. Malheur donc aux enseignants non grévistes face aux expéditions d’élèves en furie chargés de vidés les salle de classe jusqu’au-delà de leurs propres établissements. Porto-novo, Lokossa, Cotonou, Abomey, Parakou, Sèmè ont été sporadiquement agités par ces invasions intempestives de collèges publics par des élèves venus d’autres établissements scolaires déjà vidés par des activistes en tenue kaki. Certains départements ont d’ailleurs vu naître des coordinations départementales d’élèves lançant des mots d’ordre de grève, organisant des marches de protestation et lisant des motions. Terrible !
On est en droit de s’interroger sur la législation qui réglemente ces initiatives d’élèves pour la plupart des mineurs, donc irresponsables aux yeux de la loi. Ils ne sauraient répondre des conséquences des opérations punitives contre des établissement scolaires même si certains d’entre eux n’hesitent pas a se servir d’armes blanches diverses à savoir gourdins, matraques, flagelles etc...à l’origine de de blessures plus ou graves et de dégâts matériels non négligeables. Des infractions dont la réparation civile incombe en premier lieu aux parents des mis en cause mineurs. D’où l’autre question de savoir si ces videurs de collèges mineurs sont en mission pour leurs parents responsables devant la loi ou pour leurs enseignants véritables bénéficiaires de ces dérives répétitives.
C’est vrai que les agités en kaki ont pu se doter d’un discours plus ou moins logique. Ils ne ratent aucune occasion de prétendre être en lutte contre une ruse des enseignants qui, voulant échapper aux défalcations sur salaire, se présentent tous les jours à leurs écoles respectives sans dispenser réellement les cours dans les classes. Une ruse que les élèves essayent de mettre à nu en essayant de faire nettoyer les classes et les établissements scolaires de toute présence d’élève. De ce fait les enseignants peuvent prétexter d’être menacés par les raids violents des videurs d’établissement en kaki. En prenant les devants de la grève, ces derniers sauvent ainsi leurs enseignants grévistes des défalcations sur salaire pour fait de grève tout en sachant qu’eux-mêmes ne risquent pas grand chose puisque n’ayant pas de salaires susceptibles d’être défalqués.
Il doit quand même exister une technique capable de contrer efficacement cette coalitions élevés-parents-enseignants. Les agissements des élèves révèlent, de toutes les façons, soit une négligence notoire voire une lâcheté des enseignants chargés de leur encadrement à l’intérieur des établissements où ils sont inscrits, soit un laxisme des parents incapables d’assurer la surveillance de leur progéniture. Ainsi, pour mettre en œuvre la responsabilité civile des parents ou tuteurs des mineurs, une grève des élèves devraient occasionner des défalcations des salaires aussi bien pour les enseignants que pour les parents. Dans le fond, ces aux parents et enseignants de défendre les intérêts de leurs enfants ou élèves mineurs. Le fait de laisser ces enfants se projeter eux-mêmes dans le débat public ne dispense par les parents et les enseignants de leur responsabilité civile.
Il faut bien que quelqu’un paie pour les grèves des élevées ...
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21 février 2014 par Judicaël ZOHOUN