Les travaux des deuxièmes états généraux de la presse béninoise a démarré ce mercredi à Cotonou, en vue de redéfinir la pratique de la profession dans la perspective de sa professionnalisation.
Placées sous le thème « Enjeux et défis de la professionnalisation », ces assises permettront de revisiter le système de formation aux métiers des médias pour une politique efficiente et utile à la corporation.
Elles permettront également de faire adopter par les acteurs des médias des pratiques professionnelles responsables au regard du code d’éthique et de déontologie de la presse ; d’améliorer les conditions de vie et de travail des animateurs de médias (dans le cadre de l’avant-projet du Code d’information et de la communication).
Ces assises permettront, par ailleurs, la redéfinition de mécanismes et outils d’une gestion efficace et efficiente des entreprises de presse pour accroître leurs contributions à la création de richesse, entre autres.
Cette rencontre qui regroupe 315 participants dont 250 journalistes, des représentants du régulateur de contenus, des acteurs de la société civile et des partenaires techniques et financiers, a pour objectif global de réorganiser la pratique du journalisme pour le bien-être des professionnels des médias, des médias eux-mêmes et du pays.
A cette occasion, le président béninois, Boni Yayi a déploré, à l’ouverture des travaux de ces assises, les insuffisances de la presse de son pays.
« …Sans pour autant jeter l’anathème sur toute notre presse, a dit M. Yayi, force est de reconnaître que des insuffisances graves et préjudiciables à notre démocratie, ainsi qu’à la cohésion sociale, persistent malheureusement encore dans notre espace médiatique ».
Une de ces insuffisances, a-t-il expliqué, porte sur le non-respect par les acteurs concernés, de la déontologie de la profession, le manque de professionnalisme, l’insuffisance de l’éthique et de la morale avec comme corollaires la tendance à l’esprit partisan, l’influence des lobbies politiques et économiques, la désinformation et la recherche du sensationnel au détriment d’une information objective et responsable.
Pour ce faire, il les a invités à s’interroger sur l’observance des principes fondamentaux de la profession, l’indépendance à l’égard des pouvoirs politiques et économiques et le respect de la vie privée.
Poursuivant son réquisitoire, le chef de l’Etat a dénoncé, entre autres écueils de la presse, la permissivité de la législation en matière de presse, qui favorise l’accès à la profession à tout individu, même non qualifié et de la violation du droit de travail par les promoteurs d’entreprises de presse, facteurs du non-respect de la déontologie.
Selon le président béninois, l’insuffisance de la formation initiale et continue fait aussi partie des lacunes actuelles de l’environnement médiatique.
’Les nombreuses poursuites judiciaires engagées à l’encontre des acteurs de la presse dont la plupart sont malheureusement en suspens devant la justice, contribuent non seulement à l’impunité, mais sont également révélatrices de la faiblesse du niveau de formation professionnelle’, a-t-il souligné.
Les nombreux cas de diffamation sur des personnes, la banalisation, voire le dénigrement des institutions à travers les invectives et les injures gratuites contre leurs premiers responsables, sont, de l’avis de Boni Yayi, autant de facteurs qui ternissent l’image du Bénin, de ses institutions, sans oublier sa démocratie aux plans national et international.
Les premiers états généraux de la presse béninoise organisés en novembre 2002 , avaient permis de prendre des décisions majeures sur l’organisation de la profession, sur la pratique de la profession, sur le bien-être des acteurs.
Pana 20/02/2014
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20 février 2014 par Judicaël ZOHOUN