Dans son discours d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale de l’année 2013, le président du Parlement, Mathurin Nago a accusé le Cos/Lépi de vouloir retarder la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Or, il est de notoriété publique que c’est le gouvernement qui s’obstine à mettre les ressources financières à l’équipe de Sacca Lafia pour l’accomplissement de sa mission.
Pourquoi n’a-t-il pas eu l’audace de dénoncer ouvertement l’exécutif ?
« Je considère que le Cos/Lépi et l’Assemblée nationale n’ont pas réussi leur mission prévue. Il faut éviter que la situation s’aggrave. C’est pourquoi j’en appelle à l’esprit patriotique du Cos/Lépi… »,
a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, à l’ouverture des travaux de la deuxième session ordinaire de son institution, la semaine écoulée. Pour lui, les membres du Conseil d’orientation et de supervision (Cos/Lépi) sont les principaux responsables du retard observé dans la correction de la Liste électorale permanente informatisée. Mais que peuvent le président du Cos/Lépi, Sacca Lafia et ses collaborateurs sans moyens nécessaires pour l’accomplissement de leur mission ? Depuis leur installation, les membres du Cos/Lépi manquent cruellement de moyens financiers
pour mener leurs activités. C’est surtout à ce niveau que le problème se pose.
A cet effet, le président de l’Assemblée nationale devrait plutôt accentuer son discours sur les difficultés financières du Cos/Lépi et montrer les conséquences graves de sa non-tenue des élections communales et municipales au gouvernement du Président Yayi Boni. Même s’il est de la majorité présidentielle, il devrait se mettre au-dessus de la mêlée et inciter sur le déblocage des fonds au Cos/Lépi par le ministre des Finances. Face à la gravité de la situation, l’heure n’est plus aux calculs politiciens qui vont faire perdurer la crise, car il est question de sauver la démocratie béninoise dans l’opinion publique nationale et internationale.
D’autres pressions
A l’allure où vont les choses, il est difficile de faire foi à la détermination du président de la représentation nationale à faire
accélérer la correction de la Lépi. A cet effet, la probabilité est forte qu’il ne dise jamais la vérité au Chef de l’Etat en raison de ses fréquentes prises de position pour le Pouvoir en place. Sur plusieurs questions du genre, Mathurin Nago s’est montré flexible. La preuve est qu’il est devenu l’apôtre de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Fait-il la politique du gouvernement pour être le dauphin du Président Yayi Boni ? Question. Dès lors, il va falloir que
les partis politiques, les organisations de la Société civile, les syndicats et la communauté internationale prennent conscience des enjeux desdites élections qui auraient pu se tenir depuis mars dernier. Pour ce faire, il faut la mobilisation de toutes les énergies pour contraindre le gouvernement à débloquer les ressources financières au Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée. Dans le contraire, on tend vers la situation de 2005 où l’ancien ministre de l’Economie et des financières, Cosme Sehlin sous le régime du Général Mathieu Kérékou s’était obstiné à donner les moyens à la Commission électorale nationale autonome (Cena) pour l’organisation des élections présidentielles de 2006. A l’époque, l’objectif des dirigeants était visiblement de s’éterniser au Pouvoir. Donc, il y a assez de non-dits dans le blocage de la correction de la Lépi. L’heure est à la veille citoyenne.
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28 octobre 2013 par Judicaël ZOHOUN