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"Mon pays va mal, très mal et je nous accuse" Le cri de cœur d’un citoyen




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J’accuse tous les cadres de ce pays dont je fais partie, de toutes les régions et ethnies confondues. J’accuse tous les Présidents et les membres des Institutions de notre pays. J’accuse tous les membres du gouvernement, y compris le Premier Ministre. J’accuse les autorités morales de ce pays s’il y en a encore. J’accuse une bonne part du clergé et son chef en premier.
J’accuse toutes les têtes dites couronnées de ce pays. J’accuse tous les grands dignitaires religieux, musulmans comme traditionnels, et bien sûr, les évangélistes de tous ordres et de tous poils. Je nous accuse parce que nous avons abandonné le pays au seul président YAYI Boni avec ses lubies. Trop de gens manquent de sincérité à son endroit et le maintiennent dans ses illusions de grandeur, pour je ne sais quelles raisons, mais certainement pour les avantages matériels par lesquels il achète petits et grands. J’accuse la kyrielle de conseillers qui l’entoure. Je nous accuse parce que nous laissons le Président faire ce qu’il veut à nos dépens et aux dépens du pays. On sait qu’aucun pays ne se dirige de cette façon, et singulièrement le Bénin avec ses particularités que nous connaissons. J’accuse tout ce monde, à quelques rares exceptions près, ceux qui sont regroupés dans le Front pour la défense des acquis démocratiques qui osent dire la vérité au Chef de l’Etat. Et ce n’est pas en jouant au courtisan et au béni oui oui qu’on sert positivement un responsable surtout un chef d’Etat qui est déjà enfermé dans son univers de mégalomanie.

Le président Boni YAYI est venu le plus démocratiquement possible au Pouvoir en 2006, parce que le pays avait soif d’un véritable changement. Celui qu’il nous a promis par les slogans : Ca va changer, ça peut changer et ça doit changer ! Nous avons vu les résultats de ce premier quinquennat truffé de scandales divers. Et on n’aurait pu, démocratiquement, régler son compte en mars 2011. A y voir de près, le Président Boni ne pensait qu’à comment s’éterniser au pouvoir. C’est pourquoi, déjà en jouant au populiste, au lieu de jouer le rôle de grand concepteur des idées novatrices qui doivent véritablement changer le pays, son premier souci a été d’entrer en campagne dès sa prestation de serment en avril 2006. Les actes et les faits sur le terrain le démontraient éloquemment. Ce qui justifiait les scandales jamais vus dans le pays et une exécution hasardeuse et fantaisiste du budget de l’Etat. Nous avons vu le résultat avec des ordonnances prises à l’époque sans qu’on ait épuisé totalement le Budget mis à sa disposition par le Parlement. Résultats de tout cela : les différents scandales qui s’en sont suivis.

Venons-en à la mise en place de la Lépi qui était faussée, du début jusqu’à la fin, et exécutée en dehors de toutes les dispositions de la loi qui l’a créé, et ceci, avec la complicité de nos Partenaires techniques et financiers (Ptf). Il en fut ainsi malgré cette Lépi mal conçue et mal exécutée, avec les disfonctionnements relevés à toutes les étapes de son exécution laissant en rade près d’un million de citoyens, privés de leur droit civil. Malgré tout cela Le reste du peuple a dit son mot en 2011. Contre toute attente ce dernier, le Pouvoir en place et ses complices lui firent subir ce qu’ils avaient conçus avant les élections :
Ce K.O à 53%. Ce que nous n’avons jamais vu dans l’histoire politique de ce pays depuis les 48 ans que je suis revenu au bercail. Le premier signe de ce faux K.O est la réaction observée dans le peuple. Aucune liesse populaire parmi les vainqueurs qui en ajoute à l’inquiétude des vaincus. Car cette forfaiture révoltante a été l’œuvre de traîtrise des cadres chargés de préparer, de publier et de confirmer les résultats. le soit disant K.O. Depuis ce temps, personne n’a le courage de dire au Chef de l’Etat la vérité. Et devant cette conspiration générale du silence, le pays évolue de gâchis en gâchis, laissant dans une extrême pauvreté les populations dont on abuse cyniquement de leur naïveté et de l’ illettrisme en leur jetant des prêts de microfinances, mal conçus et mal gérés.

Je ne sais quel malheur a frappé ce peuple, le mien je m’entends, jadis réputé peuple intelligent au point de mériter la qualification élogieuse de quartier latin de l’Afrique. Aujourd’hui, je me demande si nous n’avons pas totalement perdu notre latin pour devenir le dernier des ignorants par notre silence et notre couardise. Depuis l’accession au pouvoir du Président Boni YAYI de 2006 à aujourd’hui, quel secteur de la vie de notre nation a été épargné par des soubresauts divers dont, de triste mémoire, la grève du secteur de la santé qui a fait des milliers de morts sans raison dans nos hôpitaux et formations sanitaires, pendant que l’argent de notre pays se gaspillait ailleurs, dans des actes de campagne de toutes sortes.

Je nous accuse, tous les cadres de ce pays, rien que par la pratique suivante. Dans quel pays, les promotions, les nominations donnent lieu à des séances coûteuses et ridicules de remerciement. Je prends à témoins les cadres de ma génération, car, en ce moment où j’écris ces mots, j’ai dépassé mes 80 ans. Mais jamais, de mémoire d’homme, je n’ai vu aucun cadre de ma génération organiser des fêtes de remerciement à l’occasion de leur nomination ou de leur promotion, à des grades et aux fonctions supérieures, si ce n’est sous le régime de Boni YAYI.
Que doit-on penser de la compétence et des mérites de ces cadres. Je ne serais pas fier à leur place. Ces cadres aujourd’hui s’en donnent à cœur joie. Tout cela, pour courtiser et déifier le Chef de l’Etat. Je redis que j’en veux à la kyrielle de conseillers dont je connais certains qui ont affirmé leur compétence sous d’autres régimes et qui, malheureusement aujourd’hui, s’aplatissent devant le chef de l’Etat et n’osent pas lui donner des conseils adéquats. Il est vrai que ce Président aime si peu écouter les conseils.

Quelques exemples pour illustrer ce que je dis :

Le premier, c’est cet entêtement à vouloir réviser la Constitution, alors qu’il est à deux ans et demi de son départ. Malgré ses affirmations promettant de ne pas toucher aux fondamentaux de notre Constitution, malgré la fin de son mandat en 2016, des doutes persistent encore dans l’esprit du peuple béninois parce qu’il passe son temps à ruser. Le souci d’améliorer le quotidien des béninois en ce moment très difficile, est loin d’être sa priorité des priorités, puis qu’il s’agit de sa promesse : la prospérité partagée. Et dans ses démarches, à la fois ridicules et qui infantilisent le peuple béninois, il se trouve toujours des thuriféraires de son régime et des gens concoctés à l’occasion qui viennent apporter leur soutien sur les antennes à ce projet dont personne n’en veut pour le moment.
A preuve, une frange de la jeunesse de l’Atacora, le dimanche 07 juillet 2013, à la télévision, vient de lire une litanie de ce qu’on doit mettre dans une constitution pour que la jeunesse soit prise en compte. Là encore, j’en ri et j’en pleure à la fois. Ces franges de la jeunesse qui doivent former un bloc compact d’une jeunesse nationale capable de se faire entendre se laisse acheter et se fait instrumentaliser par le Pouvoir. Mais cette jeunesse qu’on achète à tout vent oublie que c’est à elle qu’appartiendra demain le pays et qu’elle est en train d’hypothéquer son avenir. Elle devrait plutôt se regrouper dans un bloc national, du nord au sud et de l’est à l’ouest pour se faire entendre. L’exemple du Sénégal sous le président Wade prouve la force et la puissance d’une jeunesse unie. Sans leur détermination dans l’action, le président Abdoulaye Wade n’aurait jamais été bouté dehors. Voilà ce que peut une jeunesse forte et unie dans un pays .
Notre constitution n’est sûrement pas parfaite. Qu’il soit nécessaire d’introduire quelques éléments pour l’améliore, j’en conviens. Mais pourquoi vouloir faire de sa révision une obsession et chercher à passer en force si cela ne cache pas des arrières pensées douteuses ? Le principe cardinal retenu au cours des assises historiques de notre Conférence des forces vives de la nation de février 1990 est et demeure le consensus national. Le Président de la République, qui s’acharne à vouloir réviser la Constitution, a-t-il obtenu ce consensus ? Et enfin, je pense comme tous les autres que ce n’est pas la révision de la Constitution qu’il nous faut, mais, comment assurer nos trois repas quotidiens et élever dignement nos enfants pour la société de demain qui nous préoccupent.

Le deuxième exemple, c’est le conflit inutile qu’il a engagé avec nos magistrats. Et de ce point de vue, on ne peut que les appuyer fortement parce que le législateur a bien séparé les trois Pouvoirs dans notre constitution. Le Pouvoir exécutif, le Pouvoir législatif et le Pouvoir judiciaire. Notre loi fondamentale interdit toute immixtion dans l’un ou l’autre par l’exécutif. La magistrature dans chaque pays est un corps d’élite, de haute moralité, maitrisant le droit dans tous ses méandres. C’est un corps qui ne doit pas être un fourre-tout. Ils doivent être recrutés selon leur expertise en la matière et doivent être d’une probité intellectuelle et morale sans faille, teintée comme il se doit d’humanisme. Car, c’est des gens qui décident de la vie ou de la mort de tous les citoyens. Pas nécessairement la mort physique, mais la mort morale qui détruit toute une vie. Ils doivent s’inspirer de la justice à tout moment et n’obéir qu’à leur intime conviction d’arbitres car un jugement mal rendue peut détruire à jamais le justiciable et sa suite.
C’est pourquoi, il doit être jaloux, fortement jaloux, de leur indépendance vis-à-vis des autres pouvoirs et de toutes les pressions, d’où qu’elles viennent. Je salue leur fermeté et leur détermination à sauvegarder l’indépendance de leur corps parce que, non seulement, c’est l’un des grands piliers de la démocratie, mais c’est aussi le dernier rempart du citoyen. Je leur souhaite bon courage.

Là encore, j’accuse spécialement le président de la Cour suprême. Il n’a pas su bien assumer son rôle de vice-président du Conseil supérieur de la magistrature en déconseillant fortement le Chef de l’Etat de ne pas engager un nouveau bras de fer, avec l’Unamab dont les réclamations se justifient amplement. C’est comme si, dans l’armée, moi colonel, on voudrait me mettre sous les ordres d’un chef de bataillon ou d’un Lieutenant-Colonel alors que, à grade égal, le commandement revient au plus ancien. Il est le seul, dans ce conflit précis, et le seul à convaincre le Chef de l’Etat de revoir sa position et à prendre en compte les réclamations des magistrats et de les réexaminer pour apporter les corrections nécessaires. Cela nous aurait évité cette paralysie de la justice qui n’honore pas le pays et qui n’est pas de nature à attirer les investisseurs étrangers Ce sont toutes ces choses que j’observe qui me font dire que personne n’est sincère avec le président Boni Yayi et que personne n’ose lui dire la vérité.

Le troisième exemple  : C’est celui d’un pays en état de siège par la ballade des chars d’assaut qui se positionnent sur le parcours de son déplacement. Voilà un Président qui dit aimer et adorer son peuple, qui au lieu d’une escorte symbolique à l’intérieur de ce même peuple qu’il adore se fait accompagner des chars d’assaut. Il donne là, la preuve patente d’une méfiance vis-à-vis de ce peuple. Et si une telle méfiance s’installe entre le peuple et lui , la seule conséquence qui découle d’une telle situation, est que ce peuple qu’il dit tant aimer et adorer commence à se méfier également de lui et ne se sent plus en sécurité avec lui.
Le quatrième et dernier exemple que je donnerai, concerne les injures proférées à l’endroit du peuple en nous traitant de « trop petits ». Et mieux encore, en proférant des menaces, genres "mettez vos gens dans la rue et moi aussi je ferai venir les miens du Bénin profond pour vous affronter dans la rue". Comment un Chef d’Etat, garant de l’intégrité territoriale, de la cohésion nationale a pu oser prononcer ces paroles sans qu’aucune institution, notamment la Cour Constitutionnelle ne puisse le ramener à l’ordre pour lui faire constater la violation de son serment d’avril 2011. Ce qui en réalité est un parjure. Ses injures proférés contre le peuple, un 1er août qui est sa fête nationale, n’a connu que la réplique de quelques-uns de ses éléments les plus courageux. La Cour Constitutionnelle qui est le garant de notre loi fondamentale et qui a reçu ce serment n’a pas dit un seul mot ni exprimer la moindre protestation.

Voilà qui donne raison au président actuel des Etats-Unis, Barack Obama, qui dans sa première tournée en Afrique a dit : je cite « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais des institutions fortes ». Aux Etats-Unis, aucun Président n’aurait jamais pu dire ces choses et continuer de l’être. Nous avons vu le Président Bill Clinton, pour une affaire strictement privée qui venait salir sa réputation de Chef d’Etat, ne pas hésiter à demander pardon au peuple américain pour lui avoir menti dans un premier temps. Ici au Bénin, nous n’avons pas eu droit à la moindre excuse.

C’est pourquoi, j’en veux à tout le monde, notamment à ceux qui sont proches de lui et qui le laissent dire et faire ce qu’il veut, gouvernant ainsi le pays, à sa guise et à son bon vouloir, de dérives en dérives parce qu’il est entouré de courtisans intéressés et cyniques, peu soucieux du bien et de l’avenir de notre pays. Cela risque de nous conduire à des jours sombres. Que Dieu puisse éclairer tout ce monde qui l’entoure pour qu’il change d’attitude en disant fermement la vérité au Chef de l’Etat, même si cela doit leur coûter la perte de leur poste.

Le vieillard octogénaire que je suis devenu et n’ayant plus rien à attendre, j’ai jugé utile et bon de livrer au peuple béninois les préoccupations qui me taraudent l’esprit depuis un certain temps. J’ai alors décidé aujourd’hui de libérer ma conscience. Si cela peut contribuer à changer et recadrer les choses avant qu’il ne soit tard, ce serait tant mieux pour notre pays et pour notre peuple. Dans le cas contraire, que Dieu nous préserve des lendemains douloureux.

GLELE GBOHAÏDA Lucien

- Colonel à la retraite 
- Ancien président du Patronat du Bénin
- Ancien membre du Conseil Economique et Social du Bénin
- Ancien Administrateur du Bureau International du Travail (BIT )


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