Les producteurs nigérians de riz ont salué la décision ce week-end des services des douanes du Nigeria (NCS) d’interdire l’entrée de riz étranger à travers les frontières terrestres du pays.
Dans une décision visant à mettre fin à la contrebande massive de riz qui a coûté au pays pas moins de N27 milliards (plus de 85 milliards de Francs CFA) depuis janvier et menace la production de riz local, les douanes ont déclaré vendredi que l’importation de riz à travers les frontières terrestres était interdite avec effet immédiat.
Le porte-parole du NCS, Wale Adeniyi, qui a annoncé la décision à Abuja, précise que "tout le riz importé doit désormais passer par les ports maritimes et les droits de douane payés conformément à la loi."
Qualifiant cette décision d’appropriée et opportune, le Patriotic Rice Association (PRAN), qui avait tiré sur la sonnette d’alarme, alléguant, entre autres, que les trafiquants avaient submergé les services de douane, soutient que rien de moins que la fermeture des frontières permettrait de sauver l’industrie du riz dans le pays.
Le PRAN, représenté par ses dirigeants, Alhaji Habibu Maishinkafa et Martins Okereke, a déclaré que ce sont les prix élevés sur les marchés qui ont poussé les contrebandiers à inonder le Nigeria de grandes quantités de riz sans droits de douanes, annihilant de ce fait les efforts du gouvernement fédéral en vue de rendre le Nigeria autosuffisant en riz d’ici à 2015.
Les responsables du PRAN ont également dénoncé les risques courus par "les investissements à grande échelle effectués dans les industries de l’agriculture par les entreprises privées, suite à l’incapacité des douaniers de protéger l’industrie contre les trafiquants."
Le PRAN a cité des rapports qui suggèrent que plus de 400.000 tonnes de riz d’origines diverses entrent illégalement dans le pays, portant un coup fatal aux importateurs de riz qui s’acquittent normalement des droits de douanes.
"Inutile de préciser que ces importations illicites entraînent une perte importante de revenus pour le gouvernement, estimé à 27 milliards de nairas par l’industrie", estiment-ils.
Dans le communiqué publié vendredi, M. Adeniyi, a annoncé que le NCS a confisqué, au cours des deux derniers mois, 35.194 sacs de riz d’un coût estimé à environ 217 millions de nairas.
La semaine dernière, le PRAN alléguait que plusieurs navires transportant des cargaisons totalisant plus de 220.000 tonnes métriques d’origines indiennes et thaïlandaises ont inondé les ports du Bénin et du Cameroun, en direction du Nigeria à travers les frontières terrestres.
Les navires indiens avec 90.000 tonnes métriques ayant déchargé leurs cargaisons au Bénin comprennent le MV Lord Curzon, le MV Santa Barbara, le MV Zeynupkiran, le MV Emenates et le MV Captain.
"Les navires en provenance de Thaïlande avec des cargaisons de plus de 130.000 tonnes sont expédiées au Bénin sur les navires MV White Fin, MV Makra, MV Blanco-Zélande et d’autres.
Plusieurs conteneurs totalisant plus de 150.000 tonnes auraient également commencé à entrer dans le pays par les frontières terrestres du Bénin, du Niger, et du Cameroun, depuis le début de l’année 2013.
"Plus de 8 millions de sacs de riz ont inondé tous les marchés, y compris Alaba, Daleko, Ideo, Singer et d’autres marchés de premier plan dans tout le pays", ajoute le communiqué.
Ils ont également noté que les passeurs ont utilisé des armes sophistiquées pour attaquer et tuer le personnel des douanes, instaurant la peur dans leurs rangs, le long des frontières terrestres.
Le PRAN estime que la décision récente d’interdiction de riz de contrebande par le NCS doit être soutenue par l’ensemble du personnel des services de douanes et par l’ensemble des citoyens, car elle constitue "une mesure patriotique."
C’est dire que les opérateurs économiques béninois ont de sérieux soucis à se faire .
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15 mai 2013 par Judicaël ZOHOUN