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Le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) procède depuis quelques semaines au renouvellement de ses cellules et responsables de zone. Un exercice au cours duquel, les militants sont invités à se prononcer sur la participation de leur parti politique au prochain gouvernement de Boni Yayi. De la vallée de l’Ouémé à Cotonou en passant par Porto-Novo et tous les fiefs du Prd, le oui l’emporte largement malgré quelques farouches oppositions...
Plus rien ne pourra empêcher le Prd de travailler aux côtés de Boni Yayi. C’est acquis, et cela se réalisera. En effet, suite aux informations faisant état de la participation du Parti du Renouveau démocratique, au gouvernement, bon nombre de béninois craignaient une scission au sein de cette formation politique.
Et pour cause, depuis vingt années d’existence politique, le Prd n’a connu au total que quatre années de vie gouvernementale. De 1996 à 1998 où Me Adrien Houngbédji était premier ministre de Mathieu Kérékou I, puis de 2004 à 2006 à travers Sofiatou Lauriano sous Kérékou II. C’est dire que durant tout son combat politique au Bénin, Me Adrien Houngbedji n’a fait qu’éduquer ses militants à une vie d’opposant. Or lorsqu’on se réfère aux dernières élections où la tension était vive avec la mouvance présidentielle, l’on a de bonnes raisons d’affirmer que la pilule gouvernementale pourrait avoir du mal à passer au niveau des militants du Prd à la base. Erreur, ils l’ont tous avalée, et en demandent encore.
Le discours servi
Pour solliciter l’adhésion des militants à la base, les stratèges du Prd, ont envoyé des émissaires distiller certains messages auprès de leurs militants. Dans l’Ouémé, le contenu du message était le suivant : « La participation du Prd à un éventuel gouvernement de Boni Yayi est pour sauver nos frères opérateurs économiques natifs de l’Ouémé. Ce sont eux les plus grands opérateurs économiques de ce pays. Aujourd’hui, ils souffrent énormément parce qu’il n’y a personne pour les sauver. On les traite d’opposants tout juste parce qu’ils sont de l’Ouémé. Ils n’ont plus droit au marché public et souvent le fisc est à leur trousse.
Si nous n’allons pas au gouvernement pour protéger nos frères, pour les sauver, si nous restons toujours à l’écart des choses, les gens d’en face vont les asphyxier et ils n’auront plus rien à laisser à nos descendants… Il faut aller maintenant au gouvernement pour achever les projets en cours, et en ramener d’autres. La réhabilitation de notre capitale. Personnes ne s’en occupent. Qui le fera si c’est ne pas nous même. Ne dit-on pas qu’on est mieux servi que par soi-même ? »
A Cotonou, c’est un autre discours qui a été servi aux militants à la base. « … Comment pouvons-nous avoir des positions stratégiques au prochain conseil municipal de Cotonou, si nous ne sommes pas au gouvernement ? La preuve, est ce que Akpapa n’a jamais bénéficié de quoi que ce soit de cette Mairie là. Vous connaissez bien vos amis qui gèrent actuellement la Mairie ? ».
Ce sont donc les informations de ce genre qui ont été distillées dans tous les fiefs du Prd. Ensuite, lors du passage de la délégation chargée de renouveler les structures de base, entre autres points inscrits à l’ordre du jour, le débat sur l’entrée au gouvernement est subtilement évoqué en pleine réunion. Après de longues discussions, les militants apportent leur adhésion à la chose, du moins donnent l’avis de la base.
Dans toutes les cellules visitées, le oui l’emportent largement excepté le premier arrondissement de Cotonou dans lequel se pose un problème de leadership entre responsables locaux. Selon les indiscrétions, une réunion de dénouement est prévue avec le président Houngbédji le lundi 25 juin.
Le parti a besoin de cohésion pour la suite des combats, a déclaré un Chef de sous-section. Fort de ce plébiscite, Me Adrien Houngbédji a désormais carte blanche pour manœuvrer. Entrera-il en personne au gouvernement ? Pour l’instant, la question demeure.
Charles Agueh
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