« Ces forces de l’ordre s’approvisionnent auprès de nous mais continuent de saisir systématiquement notre essence. Où va l’essence saisie ? Quel est cet Etat qui prohibe une chose qu’il utilise lui-même. Si c’est comme cela, on arrête tout et on verra ce qu’ils feront », vocifère un vendeur d’essence frelatée rencontré dans la journée d’hier. Le carburant dans l’informel était à 650, 700 Fcfa dans la journée d’hier à Cotonou et la menace est grande qu’on n’en trouve plus d’ici quelques jours.
Les vendeurs d’essence frelatée annoncent une grève générale de plusieurs jours. Une manière pour eux d’exprimer leur amertume face à la politique mise en œuvre pour lutter contre l’essence frelatée. La plupart des vendeurs rencontrés dans la journée d’hier note dans la mise en œuvre de la mesure du gouvernement, une volonté affichée de saisir l’essence que d’arrêter le trafic. « Tout le monde sait les canaux d’entrée de l’essence. Il suffit de fermer ces canaux et on aura réglé définitivement la question. Maintenant on laisse les gens entrer et on arrête l’essence. On ne peut pas accepter cela », a déclaré un vendeur qui a requis l’anonymat. Pour qui sait les méfaits de l’essence sur la santé de l’homme, on peut être tenté de saluer la décision des vendeurs. Les défenseurs des questions de l’environnement et de la santé peuvent applaudir. Le gouvernement aussi puisque sans lutter, il obtient un arrêt momentané de la part des acteurs eux-mêmes. Plus de patrouille désormais, Cotonou sera sans bouteilles et bidons de kpayo pour quelques jours. Mais le problème est encore entier puisqu’il n’y a eu ni suppression définitive de la vente, ni politique de reconversion des vendeurs, ni création de nouvelles stations. Et donc, nous serons à partir de la grève des vendeurs, obligés d’assister à une situation d’affluence habituelle au niveau des stations conventionnelles qui n’arriveront pas à satisfaire toute la demande. La situation se complique même pour les communes non pourvues en stations d’essence. Au fond, ce sont les mêmes problèmes qui refont surface chaque fois mais sans solution pratique. Malheureusement, les premières victimes dans ce bras de fer, ce sont les populations qui vont une fois encore souffrir le martyr.
Hospice Alladayè
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22 avril 2013 par Nouvel auteur