A l’allure où vont les choses, une coalition entre le Parti du renouveau démocratique (Prd) et la majorité présidentielle n’est pas exclue aux prochaines élections communales et municipales. Ceci risque de mettre sur la sellette l’Union fait la nation (Un) dans plusieurs communes et particulièrement la Renaissance du Bénin (Rb) à Cotonou.

Le Parti du renouveau démocratique (Prd) est-il dans les faits un parti d’opposition ? Difficile de le dire. Depuis quelques temps, on sent le parfait amour entre Me Adrien Houngbédji et le président de la République, Yayi Boni. La récente visite du président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, au leader des ‘’Tchoco-tchoco’’ et l’absence du Prd, mercredi dernier au Codiam, à la séance de dénonciation des dérives du régime de la Refondation, en disent long. Inutile de revenir les intentions du Prd d’entrer dans un gouvernement d’union nationale.

A cela s’ajoute la prise en compte de la proposition du Prd par la majorité présidentielle en vue de la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Comme en politique, tout se fait sur des calculs, le rapprochement du Prd et de la majorité présidentielle peut étendre ses tentacules aux élections communales et municipales de 2013. Si une telle entente se réalisait, la Renaissance du Bénin de Nicéphore Soglo aurait toutes les difficultés du monde en mars 2013. A Cotonou, il y a trois forces principales.
On a le Prd très influent du premier au quatrième arrondissement, et plus ou moins présent dans les cinquième et sixième arrondissements. Le centre ville de la capitale économique du pays est âprement discuté entre les forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et la Rb. Les élections de 2011 ont démontré que les Soglo a beaucoup régressé dans leur fief à Cotonou. C’est dire que la bataille de Cotonou aura bel et bien lieu en 2013.
En pareilles circonstances, une coalition Prd-mouvance ne fera pas de cadeau à qui que ce soit. Dans les coulisses, les militants du Prd n’excluent pas une telle éventualité pour sortir la Rb de la mairie de Cotonou. En dehors du Littoral, une alliance Prd-Fcbe pourrait gêner l’Union fait la Nation dans plusieurs communes. Le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) de Séfou Fagbohoun, membre de l’Un, ne contrôle aujourd’hui aucune des cinq communes du Plateau. Les Fcbe, le Prd et l’Un sont les principales forces politiques de ce département.
A voir les réalités politiques à Sakété, Ifangni, Pobè, Kétou et Adja-Ouèrè, l’Un aura du mal à conquérir elle seule une commune. Une coalition Prd-Fcbe briserait les ambitions du Madep. Donc, Séfou Fagbohoun doit sortir le grand jeu pour venir à bout de ses adversaires. Même dans la vallée de l’Ouémé, le député Un, Saka Fikara risque de perdre beaucoup de plumes face à une éventuelle machine de guerre Prd-mouvance.

Au total, le parti de Me Adrien Houngbédji se présente comme un allié de taille de la mouvance aux élections de 2013 dans plusieurs communes. La Rb et l’Un auront dans ces conditions d’énormes soucis à se faire.

J.M