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Intervenant dans le cadre de la pré-session de l’examen périodique universel dédiée à la société civile, une militante algérienne des droits de l’homme a interpellé par vidéoconférence le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme sur le climat de répression et d’oppression des libertés fondamentales en Algérie. Jamila Loukil a dénoncé les pratiques policières répressives en Algérie, les actes d’intimidation, les pratiques d’harcèlement judiciaire et le recours par les autorités aux interdictions arbitraires de voyager afin de faire pression sur les militants des droits de l’homme.
Empêchée de quitter son pays, Jamila Loukil interpelle par vidéoconférence, le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme sur la situation des droits humains en Algérie. Dans sa déclaration, elle fait le récit des sévices dont elle a fait l’objet lors du voyage avec son époux, Kaddour Chouicha, vice-président du bureau de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) à Genève pour assister à la pré-session de l’examen périodique universel dédiée à la société civile. Pour ce voyage, la militante des droits de l’homme affirme avoir été retenue avec son époux par la police de l’aéroport d’Oran, qui aurait voulu sciemment lui faire rater son voyage à destination de Genève. Ce n’est qu’après le départ de l’avion que son époux et lui, ont pu sortir du commissariat.
A l’en croire, la situation des droits humains et des libertés s’est fortement dégradée en Algérie. Et ce, avec une répression sans précédent des droits et des libertés fondamentaux.
Dans le domaine de la liberté de réunion et de manifestation, Jamila Loukil fait observer que depuis 2021, le code pénal a subi une large modification avec l’élargissement des champs d’accusation, le durcissement des peines criminelles et surtout l’expansion de la notion de terrorisme à toutes activités ou prises de position critiques, avec l’instrumentalisation de l’institution judiciaire.
« Cela a conduit à la criminalisation des activités associatives, syndicales, politiques, des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes et l’emprisonnement de milliers de personnes », s’est-elle insurgée.
Jamila Loukil a par ailleurs souligné que les engagements de l’Algérie à respecter la liberté de la presse et la liberté d’expression n’ont pas été tenus. Des journalistes et blogueurs ont été emprisonnés avec des accusations de terrorisme ou de dispositions du code pénal qui prévoient des peines privatives de liberté, a dénoncé selon l’activiste des droits humains évoquant à titre illustratif, l’incitation à des attroupements non armés, discrédit des décisions de justice, attaque morale de l’armée, offense de fonctionnaires et la diffamation.
Depuis 17 mois, Jamila Loukil et son époux sont placés en liberté provisoire pour de fausses accusations de terrorisme.