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Encore six semaines et la Commission électorale nationale autonome (Cena) va lancer la campagne pour l’élection présidentielle. Mais depuis, le peuple n’a eu droit à aucun projet de société, aucune vision des probables candidats.
La situation politique en cette veille de l’élection pour la succession de Boni Yayi au Bénin est spéciale. Jamais, le pays n’a connu une atmosphère pré-électorale aussi tendue. En effet les populations dans leur grande majorité sont indécises et c’est l’attente dans la masse. Il est vrai que cette période pré-électorale est animée par la pléthore de candidature déclarée et suscitée. Dans quelques jours, ce sera le dépôt des candidatures qui seront validées ou non par la Cour constitutionnelle. Mais pour l’heure, le constat reste perplexe. Le peuple Béninois assiste à une indécision, à de l’acharnement et des ralliements tous azimuts. Une précampagne qui connaît une orientation malheureuse. Les grandes formations à savoir le Prd, la Rb et l’Un végètent dans un silence assourdissant qui témoigne d’un malaise profond. Elles renvoient chacune, de son côté, tous leurs militants, à plus tard, en témoigne le Prd qui annonce son candidat pour la deuxième quinzaine du mois de janvier. Trop tard diront d’autres. L’autre facteur désolant de la précampagne est l’acharnement autour des individus. Il s’est accentué autour de certains présidentiables déclarés et d’autres choisis. Dans ce registre, figure Patrice Talon, Lionel Zinsou et même Sébastien Ajavon envers qui on a déterré un vieux contentieux de 6 ans qui l’opposait à un de ses employés. La question qui a alimenté l’opinion pendant plus d’un mois est de savoir si, un homme d’affaires peut se porter candidat à une élection présidentielle au Bénin. Et cette question avait en ligne de mire l’ancien ami de Boni Yayi, Patrice Talon, qui a été rejoint plus tard par le Président du patronat. Lionel Zinsou, actuel premier Ministre, candidat choisi des Fcbe et du système en fin mandat, n’a pas échappé aux critiques. Métis, il fait l’objet de toutes les qualifications qui pour la plupart sont subjectives. Mais tous les candidats déclarés ou suscités, dans leur majorité ont du mal à convaincre ou à porter les défis réels de la société béninoise en agonie.
La situation est malheureusement caractérisée par la recherche de ralliements. Presque tous les candidats déclarés rivalisent d’ingéniosité et de bassesse pour annoncer avoir rallié à leur candidature, telle formation politique, telle alliance, telle personnalité, tel intellectuel de renom. Il surgit dans toutes les contrées, des mouvements dont le seul but est d’apporter un soutien à tel ou tel candidat. Souvent, ces mouvements n’ont aucune base légale. Ce qui conduit à des situations fâcheuses au sein des alliances qui ont gagné des sièges lors de la dernière élection législative. L’exemple de l’And qui a volé aux éclats. Il va s’en dire que l’avenir n’augure pas d’un bon lendemain pour les Béninois car, ses réelles préoccupations ne sont pas encore au menu des débats politiques.
Daniel HOUEGAN/Le Grand Matin