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Célébrée le 16 juin de chaque année depuis 1991, la Journée de l’enfant africain est un hommage rendu aux centaines d’enfants tués lors d’une marche pour la revendication de leurs droits à Soweto dans une Afrique du Sud sous le joug del’apartheid. Elle est l’occasion chaque année d’affirmer la place importante que doivent occuper les droits des enfants dans le développement des Etats.
« Conflits et crises en Afrique : protégeons les droits de tous les enfants ». C’est le thème choisi cette année pour rendre hommage aux enfants africains. Retenu en avril 2015 par le Comité Africain d’Experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant (CAEDBE), le choix de ce thème fait suite à une étude continentale sur l’impact des conflits armés sur les enfants en Afrique dans le cadre des efforts consentis en vue de renforcer les actions sur la protection de l’enfance en situation de conflits en Afrique.
Cette journée offre ainsi l’occasion de mettre en lumière et de présenter le contexte situationnel des conflits et crises en Afrique et leur impact sur les enfants, de mettre en évidence les difficultés pour s’assurer d’une résolution de ces conflits et crises en Afrique. Car, l’Article 22 et d’autres dispositions pertinentes de la Charte africaine des enfants ainsi que d’autres instruments africains des droits de l’Homme, relatifs à la protection des filles et des garçons contre les conflits et crises et leurs conséquences, mettent l’accent sur l’importance de créer et de maintenir un environnement sûr et propice pour les enfants afin qu’ils grandissent, se développent et s’épanouissent de manière appropriée pendant la période de l’enfance.
Tout en dénonçant les conflits et les nombreuses guerres qui menacent certains Etats africains, la communauté internationale à travers cette JEA, attire aussi l’attention sur des exemples de meilleures pratiques dans le cadre de l’élimination des situations de conflits et de crises en Afrique. De même, elle se mobilise pour faire des recommandations pour une approche globale et intégrée de l’élimination des conflits et des crises en Afrique et, milite pour l’élaboration d’un cadre de suivi pour la célébration de la JEA à l’usage des Etats membres de l’Union Africaine.
Pour chacun des Etats africains, la célébration de la JEA de 2016, doit sonner comme un appel à voler au secours des enfants victimes de conflits et de crises. Mais, plus encore, la JEA offre l’occasion de célébrer tout simplement l’enfant africain.
Ainsi, chaque Etat doit saisir cette opportunité africaine pour non seulement faire le bilan du respect des Droits de l’enfant mais il doit aussi prendre de nouveaux engagements pour assurer l’épanouissement des enfants qui constituent l’avenir de nos nations.
A la Fondation Antou pour tous, nous saisissons l’occasion de la célébration de cette Journée pour inviter le monde entier à se mobiliser davantage pour soutenir les enfants, l’un des groupes les plus vulnérables. La protection des droits de tous les enfants doit être une priorité.
Encadré : Bref retour sur le massacre de Soweto
Le mercredi 16 juin 1976, un rassemblement d’élèves se forme devant l’école Maurice Isaacson pour manifester contre la décision du gouvernement d’imposer la langue « Afrikaans » (langue d’origine germanique issue du Néerlandais et parlée par les colons néerlandais débarqués en Afrique du Sud) dans l’enseignement de certaines matières à l’école. Ce qui au départ était parti pour être une simple manifestation de protestation contre cette mesure discriminatoire, s’est finalement transformé en un massacre qui a choqué le monde entier. La police ordonne aux élèves de se disperser mais ceux-ci résistent. Alors, la police lâche les chiens, lance des grenades et tire dans la foule à balles réelles : le bilan a fait état de 575 morts environ. Depuis, le monde entier s’en souvient et l’Union Africaine a décidé chaque 16 juin de l’année, de rendre hommage au courage de ses enfants et surtout de lancer un appel en faveur de la protection et du respect des droits de l’enfant.
Par la Fondation Antou pour tous