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Dans la déclaration du Président de la République qui a bien voulu livrer ses impressions après avoir accompli son devoir civique, il est revenu de manière succincte sur la question de la révision de la Constitution alors qu’il a reconnu qu’il avait décidé de ne plus en parler. Boni Yayi donne ainsi l’impression d’être soucieux du sort réservé à ce projet qui traîne à l’Assemblée nationale.
Le Chef de l’Etat a insisté sur la nécessité d’opérer des réformes d’accompagnement sans lesquelles la décentralisation continuera d’avoir du plomb dans les ailes. Et il a évoqué les amendements qui ont été introduits en 1981, du temps du Président Mitterrand dans la Constitution française. C’est comme pour dire, les réformes constitutionnelles ont été utiles ailleurs, même pour de grandes démocraties alors qu’ici au Bénin on diabolise son pouvoir qui en a pris l’initiative.
Est-ce qu’il était opportun que le Chef de l’Etat revienne sur cette question après avoir démontré l’importance des élections communales et locales, l’obligation pour les populations d’accomplir leur devoir civique et recommandé la transparence du scrutin ? Boni Yayi sait très bien que son intention déclarée de faire élire une majorité de députés Fcbe (50) pour réviser la Constitution ne lui a pas porté chance ou bonheur lors des dernières législatives.
Voilà que très habilement, il revient sur ce sujet à polémique pendant le déroulement du vote des communales et locales. On a comme l’impression que le Président Yayi après un long moment de silence, n’a pas voulu cacher son impatience et son insatisfaction au sujet de son projet portant révision de la Constitution qui est mis en veilleuse à l’Assemblée nationale. C’est peut-être aussi un clin d’œil que fait le Chef de l’Etat à la nouvelle législature en qui il place son dernier espoir en dépit de l’opposition farouche de ses adversaires politiques qui le soupçonnent de vouloir confisquer le pouvoir.
Euloge R. GANDAHO/Le Grand Matin