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Statuant lundi sur le 25ème dossier inscrit au rôle de la première session ordinaire de l’année 2016, la cour d’assises de Cotonou a prononcé une peine de dix (10) ans de travaux forcés à l’encontre des sieurs Benoît Akpovo, Alain Yékpon et Cyrille Danhouégnon, accusés d’association de malfaiteurs et de vol avec violence.
Comparaissant dans ce même dossier pour délit de vol, Jacques Akpovo et Marc Hankpé ont écopé quant à eux, de cinq (05) ans d’emprisonnement.
Les faits cités à la charge des cinq (05) accusés qui ont répondu lundi à la barre, remontent aux années 2009 et 2010 où, le nommé Benoît Akpovo se serait mis à la tête d’un groupe de malfaiteurs pour commettre des vols dans les rues, boutiques et maisons de Cotonou, la nuit comme le jour.
Selon le résumé des faits résumés dans le dossier, dans la nuit du 17 septembre 2010, Benoît Akpovo aurait volé une motocyclette de marque DREAM au domicile de Simon Combe sis au quartier Aïbatin puis le 7 janvier 2011, il est retourné dans le même quartier où il a été appréhendé.
Les plaintes portées par les victimes Mariam Sambiéni, Vincent Kiti, Djiman Fandjinou et autres contre Benoît Akpovo et ses acolytes, ont permis d’arrêter les nommés Jeannot Gbéhoton et Pierre Djèdénou.
Interpellés et inculpés pour association de malfaiteurs et de vols avec violence, les nommés Benoît Akpovo, Jacques Akpovo, Alain Yèkpon, Cyrille Danhouégnon et Marc Hankpé ont reconnu les faits à l’enquête préliminaire, lors de leur inculpation avant de se rétracter par la suite.
Le bulletin n°1 des accusés ne porte mention d’aucune condamnation. Aux termes du rapport d’expertise médico–psychologique et psychiatrique, les accusés ne présentent pas au moment des faits et à ce jour des anomalies mentales pouvant avoir d’incidences sur leur comportement.
L’enquête de moralité est défavorable à Benoît Akpovo, elle est peu favorable aux accusés Alain Yekpon et Jacques Akpovo et favorable aux accusés Cyrille Danhouégnon et Marc Hankpé.
Présenté à la barre, Benoît Akpovo a avoué avoir volé seulement deux motocyclettes de marque « Dream » et des portables, précisant son mode opératoire. Il affirme avoir été arrêté par le commissariat de Dantokpa parce qu’il a simplement cité dans un cas de vol d’une motocyclette, mais pas pour les cas de vol qu’il reconnaît avoir été auteur.
Benoît Akpovo a déclaré qu’il n’est pas à la tête d’une association de malfaiteurs reconnaissant qu’il opère seul. Toutefois, reconnaît-il, avoir vendu les motocyclettes volées à Marc Hankpé. Déclaration confirmée par Marc Hankpé, cité comme receleur des biens volés. Quant aux autres accusés, ils n’ont pas reconnu les faits d’association de malfaiteurs de vol avec violence mis à leur charge.
Le Ministère public dans sa réquisition, tenant compte des débats et des déclarations faites par les accusés à toutes les étapes de la procédure, a démontré à la Cour qu’elle est en face d’une bande d’association de malfaiteurs, tout en prenant soin de démontrer que les éléments constitutifs de l’infraction sont établis.
« Benoît Akpovo, Alain Yékpon et Cyrille Danhoueégnon sont coupables d’association de malfaiteurs et de vol avec violence et doivent être condamnés aux travaux forcés à perpétuité », soutient Christian Atayi au nom du ministère public qui requiert par ailleurs, cinq (05) ans d’emprisonnement ferme et une amande de 100.000 F CFA à l’encontre de Jacques Akpovo et Marc Hankpé pour « délit de recel de vol ».
Mes Lucien Domingo, Max Ahouèkè, Paul Kato Atita, Louis de Campos, Joël de Régo de la défense, ont plaidé pour le doute et ont demandé l’acquittement des accusés afin qu’ils reconstruisent leur avenir.
Après délibération, la présidente de la Cour, Célestine Bakpé assistée de Mrs William Kodjoh-Kpakpassou et Olivia Hungbo-Kploca, a déclaré Benoît Akpovo, Alain Yékpon et Cyrille Danhouegnon, coupables d’avoir formé une association de malfaiteurs et de vol avec violence et les a condamnés à dix (10) ans de travaux forcés. Quant à Jacques Akpovo et Marc Hankpé, elle les a déclarés coupables de « délit de vol » et les a condamnés à cinq (05) d’emprisonnement.
A noter que les accusés sont en détention préventive depuis le 20 janvier 2010.
Jacques Akpovo et Marc Hankpé, retrouvent leur liberté tandis que les trois autres ont encore au moins trois ans à passer en prison pour purger leurs peines.
Au nombre de sept (07) au départ, deux prévenus (Jeannot Gbèhoton et Pierre Djidénou) ont bénéficié d’un non-lieu prononcé par le juge de l’instruction Me Victoire Oladikpo a tenu la plume.
ABP