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Les acteurs qui conduisent l’opération de libération des espaces publics dans la ville de Cotonou risquent de tomber sous le coup de la loi, selon Me Sadikou Alao. Le président de GERDDES Afrique, reçu sur l’émission Actu Matin de la chaîne de télévision Canal 3, ce mardi 24 janvier, a expliqué que les citoyens pourront convoquer le préfet devant la justice, en cas de menace des libertés individuelles garanties par la Constitution du Bénin.
Les citoyens victimes des mesures coercitives de l’autorité préfectorale peuvent assigner Modeste Toboula en justice pour réparation des dommages qui leurs ont été causés. « Toboula pose des actes illicites et mérite qu’on le poursuive pour réparation », a déclaré Me Alao.
En même temps que l’opération impacte négativement les activités économiques du pays, elle constitue, par le caractère que Toboula lui consacre, une violation des libertés de religion et d’association garanties par l’article 25 de la Constitution du 11 décembre 1990.
Le préfet du Littoral avait annoncé l’interdiction des manifestations sur les grands axes de Cotonou. Depuis peu, une autre décision, toujours émanant de la première autorité de la préfecture de Cotonou, interdit l’occupation des voies publiques pour des prières musulmanes.
Pour Me Sadikou Alao, ce ne sont pas les musulmans seuls qui occupent ces espaces. Il a précisé que la décision doit être adressée à toutes les religions en général pour éviter de porter atteinte à la laïcité du Bénin.
Selon ses explications, cette opération de libération est mal conduite, car, dit-il, la gestion d’une ville n’est pas du ressort du préfet. « Cette opération pose problème, si vous avez lu la loi 97-28 du 15 janvier 1999. Cette loi responsabilise le maire pour la gestion de la cité. L’Etat ne peut pas se substituer », a-t-il clarifié.
Pour l’heure, un conflit de rôle s’observe entre la mairie et la préfecture de Cotonou, toujours dans cette opération de libération des espaces publics.