1029 visiteurs en ce moment
Depuis 1982, plus besoin de se rendre à Rome pour voir le Pape, du moins vu de Cotonou. Trois fois que la papamobile s’est offert des randonnées sur le sol béninois depuis lors. Le célèbre baiser d’un souverain pontife sur le tarmac de l’aéroport international cardinal Bernadin Gantin de Cotonou est devenu un des grands classiques des relations entre le Vatican et la République du Bénin ; coup sur coup 1982, 1993 puis 2011. Un passage presque obligé pour les deux précédents papes, Jean-Paul II et Benoit XVI. Coïncidence pour coïncidence, tous ces papes béninophiles sont des non italiens, « presque » exactement comme celui consacré à la tête de la Curie romaine le 13 mars dernier. Question : le nouveau foulera-t-il aussi le sol béninois ?
Au-delà de l’histoire entre l’église de Rome et l’Afrique, il existe bien des pages écrites entre le minuscule Bénin et le Vatican. Le Pape polonais, l’emblématique Jean-Paul II y a séjourné exceptionnellement à deux reprises, et son successeur, Benoit XVI une fois. Certains y voient l’influence de Bernadin Gantin au sein de la Curie romaine. Ce dernier aurait été l’un des prétendants africains les plus en vue au décès de Jean-Paul 1er en 1978. L’ouverture de la papauté à d’autres nationalités autres qu’italiennes aurait pu consacrer l’avènement de ce natif de Covè. La descente à Cotonou en 1982 de Jean-Paul II, une première papale apparaissait alors comme un acte chevaleresque du vainqueur sur le grand battu présumé. Mais on ne pouvait pas oublier le volet éminemment politique du pontificat du polonais surtout par rapport à la dureté des régimes communistes qui sévissaient dans la partie de l’Europe dont il est originaire au moment où il accédait au trône de Pierre. La lutte contre le communisme devrait passer par une internationalisation jusqu’aux bastions situés hors de l’Europe, en l’occurrence le Bénin marxiste-léniniste à l’époque.
À la chute du rideau de fer, il fallait célébrer la démocratie et lancer de nouveaux chantiers notamment le dialogue entre les religions. Jean-Paul II était donc revenu saluer l’incarnation du renouveau démocratique en Afrique, Nicéphore Soglo et s’immerger en terre vaudou à la rencontre des dignitaires et adeptes des religions traditionnelles africaines mais également musulmans. C’était une aubaine de pouvoir réunir autant de symboles sur un territoire aussi petit que le « quartier latin de l’Afrique ». La papamobile ne s’était pas été éloignée des pavés de Rome pour rien. Sur cette même terre du Bénin, on pouvait réunir la misère, le vaudou, les descendants de la traite des nègres, une démocratie naissance après un socialisme de plomb. Sans manquer de rappeler que si le Pape avait été un noir, à cette époque, il serait probablement originaire de ce coin-là.
Quant à Benoit XVI désormais Pape « émérite » les centres d’intérêt avec le Bénin se résument en un seul mot : amitié. Un lien si fort avec le regretté cardinal de Covè que cela a valu au Bénin une autre visite papale en 2011.
C’était presque inespéré surtout venant d’un souverain pontife qui sortait très peu de Rome. Nous voici en présence du Pape François 1er que l’on dit éloigné de la Curie romaine jusqu’à son élection et qui certainement n’a pas eu de proximité avec l’ancien préfet de la congrégation des évêques.
Et puis, Jorge Bergoglio n’est pas si « non-italien » que son passeport argentin le laisse transparaitre pour ce fils d’immigré italien établi en Argentine. Peut-être alors la fin d’un cycle, et le retour à l’ordre ancien, d’avant ce jour de 1982 où les Béninois voyaient pour la première fois un souverain pontife donnant un baiser au sol sous les yeux médusés du marxiste Mathieu Kérékou. Il parait que rien n’est impossible à la ferveur et à la prière, surtout si on veut revoir un Pape à Cotonou.
A vos chapelets donc chers catholiques du Bénin !!!
Arimi Choubarim arimi.freehostia.com
www.24haubenin.info ; L’information en temps réel
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel