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Du 10 au 15 novembre, le Salon des Industries Musicales d’Afrique Francophone (SIMA) tiendra sa deuxième édition à Cotonou sous le thème « Du potentiel aux preuves : faire rayonner et financer les musiques d’Afrique francophone », rassemblant près de 7 000 participants – artistes, producteurs, managers, labels, bailleurs, médias et mélomanes – contre 5 000 lors de la première édition à Abidjan.
Créé en 2022 par des experts du secteur, le SIMA se veut à la fois un miroir de l’écosystème musical francophone et une plateforme d’affaires où les professionnels peuvent rencontrer partenaires, valoriser leurs offres et approfondir leurs connaissances des logiques commerciales locales et internationales, afin de transformer le potentiel créatif en projets concrets et financés.
Le Bénin a été choisi comme hôte car, depuis 2016, le pays mise sur le tourisme et le segment MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions) pour positionner Cotonou comme destination d’événements professionnels, ce qui promet des retombées immédiates pour l’hôtellerie, la restauration et les services logistiques tout en ouvrant aux acteurs locaux un réseau international d’investisseurs.
Le soutien du Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, via l’Agence Bénin Tourisme, assure un cadre organisationnel solide et renforce le soft‑power culturel du pays, un atout stratégique dans une région où les industries créatives favorisent l’intégration.
Le Global Music Report 2025 indique que les revenus musicaux en Afrique subsaharienne ont dépassé les 100 millions de dollars, avec une croissance de 22,6 %, et le SIMA se positionne comme catalyseur capable de mobiliser ces ressources pour une industrie encore sous‑capitalisée.
Vers une professionnalisation durable de la musique
Le programme 2025 s’articule autour d’une résidence artistique les 10‑12 novembre, d’un salon professionnel les 13‑14 et d’un grand concert de clôture le 15, afin de croiser réflexion et création autour du financement, de la propriété intellectuelle, de la data, du marché du live et des modèles d’exportation.
Le programme BOOST, lancé lors de la première édition, propose master‑classes, réseautage intensif et stages pour artistes, managers, producteurs et promoteurs, répondant aux défis d’accès aux ressources et de structuration du secteur tout en favorisant la diversité de genre.
Le salon professionnel offre un espace de rencontres entre labels, bailleurs de fonds, startups et institutions publiques, facilitant la mise en place de modèles de financement durables et d’outils de protection des droits indispensables à la monétisation internationale.
En rassemblant plus de 7 000 acteurs sur six jours, le SIMA crée un écosystème d’échanges où chaque interaction peut déboucher sur des projets concrets, du financement de tournées à la création de catalogues numériques et à la mise en place de réseaux de distribution régionaux.
À moyen terme, le SIMA 2025 pourrait devenir un catalyseur de professionnalisation permanente, en consolidant les liens entre les industries culturelles africaines et les marchés mondiaux. Si les partenaires institutionnels maintiennent leur engagement et que les programmes comme BOOST s’étendent à d’autres pays francophones, l’industrie musicale d’Afrique francophone pourrait enfin disposer d’une infrastructure de soutien capable de convertir son riche capital humain en une dynamique économique durable.
Omar Sylla
X : @Le_Ndar_Ndar

















