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De son statut de metteur en scène politique au Bénin ces dix dernières années, Patrice Talon est devenu le premier acteur politique depuis avril 2016 où il a été investi président de la République. Sans tambours ni trompettes, le "compétiteur né", comme l’appellent ses partisans, déroule son programme sans aucun conseil. Exceptés le poste de conseiller spécial, celui de chargé de mission au Media et à la sécurité, plus personnes du moins officiellement, n’entourent la Haute Autorité en droit, en diplomatie et surtout en politique. C’est bien là une grande faiblesse du régime de la Rupture dont les conséquences sont des cafouillages, qui pour l’instant restent inaperçus.
Jérôme Togan
Après six mois d’exercice du pouvoir d’Etat, le président Patrice Talon reste toujours sans conseillers. Aucune compétente locale ou internationale n’est nommée pour occuper le poste de conseiller juridique, politique, conseiller en environnement etc.... Selon nos investigations, la formule qui est adoptée pour l’instant est celle du recours à des cabinets indépendants, la sollicitation directe des ministres en leur matière, et la mobilisation de leurs réseaux professionnels personnels. Cette initiative louable à certains égards peut marcher dans des secteurs comme l’économie, les finances, l’environnement etc... Mais pas en politique.
Le grand Mathieu Kérékou avec toute sa parfaite maîtrise de la sociologie politique de notre pays, a jugé utile de nommer Emile Derlin Zinsou comme son conseiller Politique. Et si François Hollande, Angela Merkel, Barack Obama possèdent des conseillers dans des domaines bien précis, ce n’est pas Patrice Talon,le chantre la Rupture au Bénin qui fera exception à la règle.
Les premiers signaux
Le Chef de l’Etat en tant que metteur en scène politique a pris de court la classe politique lors des dernières élections présidentielles. Si les béninois ont exprimé leur maturité démocratique, celle-ci doit se consolider à l’épreuve du temps, et de l’exercice du pouvoir.
Patrice Talon n’est pas un acteur politique. Comment va t-il réussir ou entamer ses réformes politiques sans le travail en amont d’un conseiller politique ou d’un bloc politique à même d’échanger avec les états majors politiques de notre pays ?
La nature des débats parlementaires sur la récente carte universitaire, et les récentes sorties médiatiques du jeune député Mitokpè révèlent au grand jour la problématique de la gestion politique des affaires de l’Etat à l’ère de la Rupture.
Quelle est la stratégie politique mise en place pour gérer les Fcbe depuis que ces derniers ont commencé par retrouver une certaine cohésion en leur sein au Parlement ? Que sont devenus les multiples relais sociaux qui ont contribué à la victoire de Patrice Talon à la présidentielle de 2016. De quel mécanisme dispose le gouvernement de la rupture pour rassurer les populations sur ces projets ?
Autant d’interrogations, qui obligent Patrice Talon à se faire entourer des compétences appropriées car à moins d’être omniscient, il ne peut à lui seul tout savoir, tout prévoir et tout gérer. A l’heure des grandes réformes en vue d’insuffler un nouveau Départ pour le développement de notre pays, cela devient une impérative.