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Dignitaire et grand prête vodoun, Dah Sodjo a levé le voile sur la religion endogène. C’était sur “ma part de vérité” de ce dimanche 18 janvier 2015. “ Vodoun, enfant lésé des religions au Bénin ?” est le thème autour duquel s’est articulé cette émission.
Dah Sodjo s’est inscrit en faux contre les allégations qui présentent le vodoun comme le mal. Selon lui, cet état de choses émane de la colonisation. A l’en croire, les colons sont venus installer la religion chrétienne dans un environnement qui a ses propres réalités. Pour lui, si Dieu a pu créer le monde de différentes manières avec de différentes races et avec de différentes couleurs, c’est pour que chacun ; dans son environnement l’adore selon ses manières. Il demande alors à chacun de retourner à la religion endogène pour son développement personnel et le développement de la nation.
“Nul ne peut se séparer de sa culture et espérer son épanouissement”, a t-il déclaré.
Tout en reconnaissant l’existence de Dieu, il a exhorté à ne pas renier son existence pour avoir le salut. Puisque selon lui, le vodoun symbolise l’existence des populations béninoises. “La religion traditionnelle fait partie de notre culture.
Il faut impérativement retourner vers sa culture”, a t-il indiqué.
La célébration de la 20ème journée nationale des religions endogènes a également intéressé l’invité de “Ma part de vérité”. Selon lui, cette fête se limite seulement à la rejouissance alors que les dignitaires du culte auraient mieux fait de faire la part belle à la communication autour du vodoun avec la subvention à eux accordée par le gouvernement. Ceci, en présentant les vertus du vodoun. Pour corriger la situation, il a proposé la mobilisation des moyens pour la vulgarisation de la religion endogène en levant le voile sur le rôle de chaque divinité. Puisque c’est la non connaissance des divinités qui fait que certains sont réticents vis-à-vis du vodoun.
A la question de savoir pourquoi certains individus se permettent-ils de faire du mal à leurs prochains en sollicitant de façon fantaisiste le vodoun, l’invité répond en disant que le mal est dans toutes les religions. Dieu n’a jamais demandé de tuer, mais les hommes tuent en son nom. Toutefois, il a souligné que dans la pratique du culte endogène, cet acte ne reste pas impuni. La divinité Tohio identifie l’auteur du mal et il est sanctionné au prorata temporis du mal qu’il a fait, ou l’auteur n’aura jamais la paix du coeur.
L’occasion a été également saisie par ce haut dignitaire du culte vodoun d’apprécier certaines pratiques liées à la sortie des adeptes de certaines divinités en l’occurrence la divinité Oro. Pour lui, ce n’est pas forcément le vodoun qui sort, mais des individus mal intentionnés qui se servent des attributs du culte pour dépouiller les paisibles populations. Pour régler ce problème, il suggère de beaucoup communiquer pour permettre aux populations d’identifier au moment opportun certains codes de la divinité.
D’autres axes de la pratique du culte vodoun ont été également explorés par Dah Sodji. Il s’agit entre autres du procédé par lequel Aho le chasseur qui est devenu plus tard roi de Danxomè a été fait interprète, prête de la divinité Guèdè Hounsou et les outils utilisés pour consulter l’oracle.
Odi I. AÏTCHEDJI
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