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Le festival Wémèxwé 2017 n’a pas eu lieu cette année, malgré les préparatifs menés en grande pompe. Et pour cause, une mésentente entre les organisateurs. La justice béninoise a dû intervenir pour annuler cette huitième édition qui devrait se tenir le 15 janvier à Dangbo, afin d’éviter des troubles à l’ordre public.
La pomme de discorde est la commercialisation du tissu retenu chaque année par certains acteurs principaux dudit festival. Le groupe des rebelles dirigé par M. Wassi soutient avec fermeté que certaines personnalités de la vallée de l’Ouémé en font leur fonds de commerce. Et pour cause ! Ils dénoncent la cherté du pagne de Wémèxwé vendu par le passé à plus de 20.000f la pièce. Les contestataires indiquent que les millions de francs générés par la vente de ce tissu ne servent pas à la communauté des descendants de Togbohonsou. Pour traduire leur colère en acte, ils ont sorti un autre tissu qu’ils ont mis sur le marché à 14.000f la pièce.
Le camp adverse s’inscrit en faux contre les allégations portées contre lui. Antoine Bonou, président du festival, l’artiste Anice Pépé et consorts se positionnent comme les initiateurs légaux et légitimes et vendent leur tissu à 18.000f la pièce. Ils réclament ainsi la paternité du festival et soutiennent que les autres sont des usurpateurs.
Le camp Bonou assigne les autres pour contrefaçon du tissu. Le 09 janvier 2017, la justice tranche et demande à chacun de porter le tissu de son choix. Toutes les tentatives de réconciliation ont échoué. Pour éviter des troubles à l’ordre, le juge interdit le festival.
A cause des vanités et des intérêts égoïstes, cet événement régional voire national a pris un coup dur. Dès lors, on se pose la question de savoir si un jour, les Béninois pourront s’entendre pour construire ensemble l’avenir.
Cet incident n’étonne guère. En sport, particulièrement en football où il y a beaucoup d’argent à gérer, c’est le même scénario. Dans les partis et associations politiques, c’est encore plus compliquer au point où dans le pays, on ne fait que cultiver l’individualisme.
Malgré cela, tout le monde s’accorde à dire que le Bénin est une Nation, alors que dans les faits, c’est totalement le contraire. Vivre en association ou en communauté au Bénin, n’est pas facile. Le festival Wémèxwé vient encore d’en donner la preuve.
Armel TOGNON
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