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Les députés réunis en séance plénière hier au siège de la représentation nationale à Porto-Novo, ont opté pour le report de l’examen de la loi portant statut du barreau en République du Bénin. Ils exigent un atelier de formation pour mieux comprendre le contenu de la loi objet de débats techniques qui embrouillent sérieusement les parlementaires très remontés contre l’esprit de prise en otage de l’exercice de la profession d’avocat au Bénin comme l’on observe chez les huissiers et notaires.
L’article 55 qui traite des conditions d’accès à la profession, a été la goutte d’eau de trop par rapport à la nouvelle donne. Une entrée très corsée, laquelle n’offre aucune chance aux aspirants à la fonction de pouvoir l’exercer un jour. Une réalité qui a retenue l’attention des élus de la nation lors des débats. Ces derniers estiment qu’il faille ouvrir la profession à tous ceux qui désirent l’exercer tout en mettant les barrières qu’il faut pour éviter les dérives. Une option à priori non réaliste pour le ministre de la justice, Joseph Djogbénou, avocat au barreau béninois. Ce dernier estime que les marges de manœuvre sont limitées dans la mesure où l’UEMOA a déjà fixé les normes. Il ne sera question pour le Parlement, que de faire du copier coller. Ce que refusent les élus de la nation qui ont exigé un report de l’examen de la loi puis un séminaire pour bien comprendre les enjeux et la pertinence de faire passer une loi en l’état. Pour l’honorable Mathurin Nago, l’esprit d’exclusion caché entre les lignes de la nouvelle loi, ne concorde en rien avec le souci de la réforme annoncée pour libérer la profession. Selon lui, c’est inadmissible dans la mesure où cela n’existe dans aucune profession. Des propos salués par le député André Okounlola qui estime que son grand-frère Nago a vu juste le danger, celui visant à exclure tacitement les jeunes de la profession. Pour lui, il faut ouvrir la compétition à tout le monde en mettant en exergue l’égalité des chances et non la sélection ou l’entrée selon la tête du client. Raison d’être de son exhortation à l’endroit de tous les élus pour valider le report de l’examen au risque d’être responsable devant l’histoire pour le vote d’une loi à double vitesse. Son collègue Barthélemy Kassa rappelle la notion d’une loi qui dispose pour l’avenir. Une donne qui lui permet de conclure que la réforme doit viser une amélioration en se basant sur les expériences passées et les applications relatives à la loi de 1965 très caduque par rapport aux réalités de l’heure. Face à cette détermination, le ministre Djogbénou n’a trouvé mieux que de conclure qu’au Parlement, il faut la patience, toujours la patience pour réussir à faire passer les bonnes idées.
Nicaise AZOMAHOU
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