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Le président de l’Assemblée nationale a invité les députés à prendre part à la 3ème session extraordinaire, ouverte ce lundi 27 août, au Palais des gouverneurs à Porto-Novo. Plusieurs points sont inscrits à l’ordre du jour dont l’examen des dossiers d’autorisation de poursuite de 05 anciens ministres. Quelques citoyens béninois apprécient cette démarche.
L’autorisation de poursuite de certains anciens ministres du gouvernement Yayi a été sollicitée par le procureur général près la Cour d’Appel de Cotonou. Il s’agit des ministres Simplice D. Codjo, Aboubacar Yaya, Komi Koutché, Fatoumata A. Djibril et Valentin A. Djènontin.
« Ce n’est rien d’extraordinaire si aujourd’hui des personnes qui ont géré les ressources de l’État se retrouvent devant les tribunaux pour répondre des éventuelles fautes qu’ils auraient commises pendant leur passage à la tête des ministères. Je dis éventuelle parce qu’ils bénéficient encore de la présomption d’innocence jusqu’à ce que les faits soient établis », a confié le juriste Pacôme Essegla. Vu l’imminence des élections, ce dernier ose croire que ladite procédure n’est pas engagée pour régler des comptes à des adversaires politiques, compte tenu de leurs positions sur l’échiquier politique nationale, mais plutôt pour voir clair dans leur gestion du bien public.
« Certainement ils sont impliqués dans une affaire qui nécessite éclairage auprès du procureur. Pour moi, il n’y a pas débat. Nous sommes juste en marche vers le vrai sens de la démocratie », a déclaré Damien Ahouangnihoue.
Selon Janvier Cakpo-Chichi, enseignant dans un complexe scolaire à Abomey-Calavi, ce processus enclenché est pour mettre fin à l’impunité dans la République. « Chaque dirigeant doit répondre de ses actes », a-t-il affirmé.
« Je pense d’une part que c’est une bonne initiative pour élucider certaines affaires concernant ces derniers dans le régime passé. Mais d’autre part, je me demande si ce n’est pas un règlement de compte du gouvernement actuel », a signalé Enselme Dansou étudiant à l’Université d’Abomey Calavi.
Un autre étudiant Gaël Dégbé, pense qu’à première vue cette procédure apparaît comme une chasse aux sorcières. « On a tendance à croire que c’est parce qu’on ne peut pas toucher directement l’ancien président concernant certains dossiers, qu’on attaque ses ex collaborateurs. Il suggère que cette poursuite se fasse dans la transparence et dans la tranquillité.
« Affaire de politique là, moi ça ne m’intéresse pas ; ce sont les mêmes qui tournent depuis et s’amusent avec nous. On tourne en rond, on n’avance pas et tout devient de plus en plus cher », a déploré une dame, qui a requis l’anonymat.
Dans le rang de certains citoyens, cette demande d’autorisation sollicitée par le procureur est une bonne démarche. Francine Amoussou, institutrice à la retraite affirme : « Que cela soit une affaire de règlement de compte ou pas, je pense que la poursuite entamée est une belle démarche. On en marre de rester dans un pays où ceux qui nous dirigent peuvent faire tout ce qu’ils veulent. Ils doivent répondre chacun de leur acte », s’est-elle réjouie.
Vahid Afédjou soutient aussi qu’une telle décision rappelant les fautifs à l’ordre est la bienvenue car pour lui, la question d’impunité était restée dans l’ombre depuis des années et occasionnait assez de pagailles, de détournements de la part des autorités étatiques. « Ça pourrait éduquer la nation », a-t-il ajouté.
Les citoyens béninois espèrent vivement que rien d’autre ne se mêle à cette affaire et que justice soit faite.
Introduite en avril 2018, ledit dossier de poursuite de ces ministres devant la Haute Cour de Justice sera enfin examiné par le parlement. Conformément aux textes en vigueur, ce vote requiert les 2/3 de voix, soit 56 députés.
L’ancien ministre Simplice D. Codjo est cité dans une affaire de détournement de primes des policiers. Quant à Aboubacar Yaya, il est poursuivi pour une affaire de concours frauduleux au ministère des finances. Komi Koutché, Valentin Djènontin, Fatouma A. Djibril, sont impliqués dans des dossiers de mauvaise gestion de la filière cotonnière sur la période allant de 2014 à 2016.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
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