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Régime Talon confronté aux premières critiques Au-delà de la volonté manifeste d’aller vite dont il fait montre, Patrice Talon et ses hommes peinent à enclencher une véritable dynamique socio-économique. Sans compter les faux pas, dont la suspension des activités des groupements étudiants. C’est la cause des nombreuses provocations et attaques dont le gouvernement fait l’objet. Les pas et actes du régime Talon, sont scrutés et analysés sous tous les angles sans ménagement.
Déjà 197 jours que Patrice A. G. Talon est devenu le Président du Bénin. Comme lui-même devait si attendre, ses adversaires politiques, jusque-là tapis dans l’ombre, ne rate aucune occasion pour le flécher, dénoncer et mettre en exergue les insuffisances. Sur les réseaux sociaux beaucoup n’hésitent d’ailleurs pas à faire la comparaison et le parallèle avec son prédécesseur, dont pourtant l’échec est patent après dix années de gestion douteuse. En clair, si les nombreuses critiques adressées à son encontre ne peuvent pas être toutes fausses, il faut reconnaître qu’il y a beaucoup d’impatience dans l’air. A cela, s’ajoute la frustration de ceux qui, sous le régime d’alors, étaient des privilégiés, et qui, logiquement, à l’avènement de la Rupture, ont été purement et simplement rangés au placard. Chaque régime a ses éminences grises, et la réalité politique aujourd’hui n’est pas celle d’hier. Il va falloir faire avec. S’il veut convaincre ces adversaires résolus et déterminés, Patrice Talon et son équipe savent qu’ils doivent convaincre par des résultats. Tant qu’il n’aura pas de changement tangible dans la vie quotidienne, et dans le panier de la ménagère, les critiques ne vont pas cesser accroître. Pour beaucoup d’impatients, la politique mise en œuvre par le régime Talon est illisible, sinon inexistante. Ceci est dû en partie à la complexité de la tâche, mais surtout à une communication non maîtrisée, carrément eu égard aux derniers développements de l’actualité nationale. C’est sur ce plan qu’il faut mettre la décision surprenante de suspension des activités des associations estudiantines.
Sur le fond, on peut être tenté de donner raison au gouvernement. Sur la forme, avec cette méthode cavalière, le gouvernement a tout faux. Car, tout compte fait, il serait vain et illusoire de jeter de l’huile sur le feu, et de créer des tensions sociales inutiles. Le campus n’est pas un lieu pour enfants de chœur. Peut-être d’ailleurs, sont-ils devenus trop violents les leaders étudiants. On peut en convenir. Mais interdire toute forme d’activité est une erreur grave de jugement. Tout spécialiste en communication politique aurait conseillé au gouvernement de ne pas aller dans ce sens. Dans le contexte actuel, il faut privilégier les vertus de la discussion et de la négociation. Histoire de faire asseoir l’autorité et l’influence du gouvernement et le capital sympathie nécessaire dans l’opinion. A la recherche de la stature d’homme d’Etat Malgré sa maîtrise apparente du sujet, le chef de l’Etat n’avait pas encore l’étoffe d’un véritable « commanditer in chef ». Point positif de ce début de mandat, au fil des actes posés et les quelques voyages, le chef de l’Etat qui donnait l’impression d’être dans un habit trop grand pour lui, commence par prendre de l’assurance. Cette image d’un leader hésitant a été gommée après les visites effectuées au Rwanda, en Chine, au Nigeria, et aux Nations-Unies. Avoir l’opportunité d’échanger avec les grands de ce monde est une opportunité certaine. Ces rencontres permettent de goutter en vrai au « pouvoir ». C’est en cela que la pose avec la Première dame aux côtes du couple Obama, n’est pas anodine, ni fortune. Elle donne et confère, une fois pour toutes, au chef de l’Etat une nouvelle stature d’homme d’Etat. Car au-delà des retombées économiques qu’on est en droit d’attendre de ces sorties, c’est l’image restaurée d’une autorité au sommet l’Etat qui réjouit. Le fait qu’il peut se sentir sur le même pied d’égalité que pairs, est un privilège. Sur le plan psychologique, cela est un point très important. Il va falloir maintenant transformer l’essai, et conclure des marchés pour sortir le pays de l’indigence. L’urgence, rappellent souvent les observateurs, c’est de reconstruire un pays détruit par la navigation à vue qui a caractérisée la décennie 2006. Malgré le lever de boucliers que suscitent la plupart de ses propositions, il est donc attendu du chef de l’Etat de tenir. Il a été élu sur ces propositions de réformes. Il serait donc contre-productif et contre-nature de reculer. A moins qu’il ait renoncé tacitement à son mandat unique, on ne voit pas ce qu’il peut redouter à engager des réformes vigoureuses. N’ayant pas d’enjeu de réélection en vue, il peut se permettre donc d’oser, quitte à déplaire aux vieux politiciens qui occupent l’espace depuis des lustres.