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Le Groupe des Ambassadeurs africains accrédités au Bénin a pris une part active, le 25 mai 2023, dans les jardins de Novotel à Cotonou, à la célébration du 60e anniversaire de la Fondation de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), actuelle Union Africaine (UA). La célébration de cet événement coïncide cette année avec le 48e anniversaire de la création de la CEDEAO et le 30e anniversaire de la signature à Cotonou du Traité révisé de la CEDEAO. A cette occasion solennelle, l’Ambassadeur de SM le Roi du Maroc près le Bénin, Doyen du Corps Diplomatique et Doyen du Groupe des Ambassades Africaines près le Bénin, a prononcé un discours plein d’optimisme sur l’avenir du continent.
Excellence Monsieur l’Ambassadeur, Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, les Chefs de missions diplomatiques et représentants des Organisations Internationales
Mesdames et Messieurs,
J’ai le très grand honneur et l’immense plaisir, en ma qualité d’Ambassadeur de SM le Roi du Maroc près le Bénin, Doyen du Corps Diplomatique et Doyen du Groupe des Ambassades Africaines près le Bénin, de prendre la parole en cette occasion solennelle de célébration de la journée Mondiale de l’Afrique qui coïncide avec la commémoration du 60ème anniversaire de la Fondation de l’Organisation de l’Unité Africaine, ancêtre de notre actuelle Union Africaine.
Aussi, le Groupe des Ambassades Africaines, en coordination avec la Représentation de la CEDEAO au Bénin, a convenu d’organiser en commun cette cérémonie pour fêter le 48ème anniversaire de la création de la CEDEAO et le 30ème anniversaire de la signature à Cotonou du traité révisé de la CEDEAO.
Ainsi, cette initiative des diplomates africains contribuera à mettre en valeur ce groupement régional, la CEDEAO et saluer son dynamisme et sa volonté de contribuer à l’intégration africaine voulue et préparée par nos pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine, depuis la Conférence de Casablanca tenue, du 4 au 7 janvier 1961.
Si la date officielle de la création de l’OUA est le 25 mai 1963, cette structuration a été précédée par des préparatifs et des volontés des pères fondateurs de cette union, qui lors de la Conférence de Casablanca, ont balisé le chemin, avec foi, vision et volonté de créer les conditions d’intégration et de solidarité entre les pays pour le bien-être et la dignité des peuples africains.
Je voudrais, en votre nom, rendre hommage à ces pères fondateurs de cette union de l’Afrique, qui ont répondu en 1961 à l’invitation du Roi du Maroc Feu Mohammed V, pour la Conférence de Casablanca. Il s’agit de Feu Kwame Nkrumah du Ghana, Modibo Keita du Mali, Amadou Sekou Touré de la Guinée Conakry, Jamal Abdel Nasser d’Egypte, Farhat Abbas du Gouvernement provisoire de la République Algérienne et Abdelkader El Allam de la Libye.
Mesdames et Messieurs,
La date du 25 mai porte en elle un double pouvoir d’évocation. Sur le plan mémoriel, elle nous replonge dans la volonté des chefs d’Etat, qui dès les premières indépendances ont pris conscience de la volonté de créer un espace de solidarité, de soutien et de partage. Au niveau géopolitique et institutionnel, cette date nous interroge, nous interpelle en permanence sur notre capacité individuelle et collective à construire cette Afrique tant rêvée par les pères fondateurs.
En ce jour où nous fêtons les 60 ans de notre Organisation, la question est de savoir quel est le degré d’avancement de cette construction africaine, qui est à la fois un concept, une exigence et une ambition. Le temps est arrivé pour qu’elle devienne plus que jamais un vécu, une réalisation et un système organisé et cohérent.
Le monde fait face ces dernières années à un contexte difficile et particulier, et que l’Afrique a subi d’une manière très sévère : Crise sanitaire, Covid, conflits armés, terrorisme et plus récemment, les conséquences de la guerre Russo-Ukrainienne, qui a bouleversé en profondeur le fragile équilibre mondial et a touché notre continent de plein fouet.
Le signe le plus emblématique de ces fragilités est lié au rétrécissement de l’offre mondiale en produits agricoles et une forte inflation des prix des denrées alimentaires et du prix des produits énergétiques.
On peut considérer qu’aujourd’hui l’UA constitue cet espace qui unit nos ambitions et exprime une vision continentale qui doit rompre avec les approches passées. L’UA est la locomotive d’une Afrique qui va de l’avant, d’une Afrique qui se fait confiance et d’une Afrique qui évolue. Elle est désormais et de plus en plus mieux outillée pour répondre aux enjeux liés à la santé, la gestion de la dette, aux politiques sociales, aux migrations, aux menaces liées à la sécurité et à la défense des souverainetés et intégrités des Etats face au séparatisme et au terrorisme.
Mesdames et Messieurs,
L’Afrique n’est pas un marché, mais bien une force politique avec des croissances soutenues, des réalités socioéconomiques diverses et des ambitions affirmées. L’intégration sur notre Continent connaît des modèles avancés qui fonctionnent, qui s’améliorent et qui s’adaptent aux réalités socio-politiques. C’est ainsi que je voudrais citer la CEDEAO, qui fête ses 48 ans et aussi les 30 ans de son traité révisé signé à Cotonou.
Je voudrais en votre nom, présenter nos sincères félicitations aux pays membres de ce groupement qui se distingue par sa capacité à créer l’unité, l’homogénéité et la valeur ajoutée.
Il y a lieu aussi de mettre en valeur, en ce jour d’anniversaire, la volonté d’intégration économique à travers la Zone de libre-échange continentale africaine(ZLECAF) entrée en vigueur en 2021, et qui fait de l’Afrique le plus grand marché connu du monde et constitue un accélérateur de l’intégration continentale.
Cette zone de libre-échange s’inscrit parfaitement dans la vision du Roi du Maroc Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu l’Assiste, pour une Afrique intégrée et prospère qui place le développement socio-économique de l’Afrique parmi ses principales priorités.
C’est ainsi que le Royaume du Maroc, dont le Roi feu Mohammed V fut parmi les pères fondateurs de l’unité africaine et sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, contribue au renforcement de cette union à travers l’initiative de la tenue de la réunion ministérielle des pays africains de l’Atlantique à Rabat en 2022, pour la construction de ponts, le renforcement de notre dialogue et l’amélioration de nos capacités à fournir des réponses communes aux défis communs. Cette initiative se présente comme un espace ouvert désireux de renforcer la coopération sud-sud en promouvant les valeurs de l’unité et de la solidarité africaines.
Aussi, le projet de gazoduc Maroc-Nigeria est un réel exemple de la coopération et de l’intégration régionale. Ce projet permettra de connecter les ressources gazières nigérianes aux pays de l’Afrique de l’Ouest et au Maroc pour desservir l’Europe. Ceci permettrait le développement d’industries et d’emplois tout au long des zones traversées.
Ainsi, le Royaume du Maroc est fermement attaché à un projet panafricain ambitieux, large et structurant. Le Maroc n’a jamais changé le cap de cette priorité, depuis la conférence de Casablanca, restant indéfectiblement attaché à l’Afrique et à l’unité africaine.
Mesdames et Messieurs,
Pour conclure, on peut dire, avec une note d’optimisme que l’Afrique qui fait face à des défis complexes qui menacent sa stabilité et entravent ses capacités de développement, de paix et de sécurité, met tous les moyens nécessaires pour poursuivre son action commune pour plus de justice, de démocratie, de développement humain, de création de plus d’opportunités de travail pour nos jeunes, et d’accorder une place primordiale à la femme, afin d’atteindre un niveau suffisamment avancé créant les conditions pour un Contient plus prospère et plus audacieux.
Je tiens à remercier tous ceux qui ont honoré de leur présence cette invitation pour célébrer ensemble la journée mondiale de l’Afrique dans la joie et l’espoir d’un monde meilleur.
Notre force est dans notre union
Vive l’intégration africaine
Merci beaucoup.