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Recalée à l’élection présidentielle d’avril 2021

Le jeu trouble de Reckya Madougou




L’ancienne ministre et candidate recalée à l’élection présidentielle, arrêtée le 3 mars dernier en marge d’un rassemblement politique à Porto-Novo, est placée sous mandat de dépôt par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Si personne n’est à ce stade en mesure de prouver sa culpabilité, le jeu de la représentante du parti Les Démocrates n’en demeure pas moins ambivalent.

L’arrestation inattendue de Reckya Madougou, décidée par le procureur spécial de la Criet, a surpris les observateurs et l’opinion publique béninoise. En pleine campagne électorale, cette arrestation a déclenché une vive polémique. Selon une partie de l’opposition, notamment les Démocrates et le Rassemblement pour la démocratie (RPD) de Joël Aïvo, le régime de Patrice Talon poursuit sa dérive autoritaire en muselant une représentante de l’opposition. Pourquoi le Président Talon risquerait-il de nuire à la réputation de son gouvernement en écartant des opposants déjà exclus de la course à la présidentielle ? En dépit du fait que le chef de l’Etat n’a légalement pas de prise sur les magistrats de la Criet.

Refus des règles du jeu
Depuis le mois de janvier, les Démocrates comme le RPD ont manifesté à plusieurs reprises leur volonté de ne pas respecter les dispositions de la réforme constitutionnelle de 2019, notamment sur le volet des parrainages. Ces derniers sont nécessaires afin de pouvoir être éligible à la fonction présidentielle. Ainsi, début février, Joël Aïvo et Reckya Madougou ont publiquement revendiqué avoir déposé des dossiers de candidature sans parrainages à la Commission électorale nationale autonome (CENA).

Retoqués sans surprise par la CENA, les candidats des Démocrates et du FRB ont fait appel de la décision auprès de la Cour Constitutionnelle. Rekya Madougou révèle alors que de nombreux élus de la majorité auraient été prêts à parrainer sa candidature s’ils n’avaient pas subi des pressions de leurs partis et du gouvernement, et menace de dévoiler des preuves écrites. Revenant sur ses précédentes positions anti-parrainages, la candidate démocrate finit par refuser de donner ses preuves à la Cour constitutionnelle, quelques jours plus tard. Ce qui ne peut que susciter le doute quant à la véracité de ses allégations. De son côté, le très médiatique expert constitutionaliste Joël Aïvo, fervent critique des réformes constitutionnelles, a aussi été recalé. Tout en déclarant qu’il se présenterait envers et contre tous à l’élection afin de défendre l’« état de droit ».

Les déclarations des deux opposants paraissent a priori contradictoires dans leurs termes : la défense de l’Etat de droit est-elle soluble dans le refus des normes électorales en vigueur ? Les actes aussi sont contradictoires, au vu des revirements et approximations de Reckya Madougou autour de la question des parrainages. L’opposition exclue de la course à la présidentielle pourrait être soupçonnée d’avoir sciemment saboté ses chances de participation à l’élection pour mieux nourrir son discours anti-Patrice Talon, présenté comme un autocrate. À la lumière de cette situation, la vivacité de la réaction de la Criet, aussi excessive qu’elle ait pu être, paraît plus explicable, notamment face aux soupçons d’une activité criminelle susceptible de nuire à l’ordre publique.

Une candidate sulfureuse ?
Les autorités béninoises semblent d’autant moins enclines à l’indulgence envers la candidate des Démocrates que cette dernière est à l’origine de nombreuses déclarations pouvant laisser craindre une volonté de polarisation violente des partis en présence.

En effet, l’ancienne ministre de Boni Yayi s’est faite remarquer par ses nombreuses accusations à l’encontre de Patrice Talon ces dernières semaines, allant jusqu’à accuser le Président d’être à l’origine de la tentative de meurtre de Ganiou Soglo, candidat à la présidentielle, ancien ministre et fils de l’ex-Président Nicéphore Soglo. Cette accusation a fait l’objet de vives critiques dans le pays pour son caractère diffamatoire et pour son invraisemblance : qui, dans la majorité, voudrait prendre le risque d’exécuter un candidat au poids politique négligeable ?

Par ailleurs, Reckya Madougou a explicitement accusé le Président Talon d’ethniciser la vie politique du Bénin, ce qui dans un contexte d’élection déjà tendu pourrait avoir de graves répercussions. Une déclaration d’autant plus clivante que les Démocrates sont notoirement ancrés dans les régions du nord de pays, à majorité Bariba ou Somba, alors que le Président Talon est d’origine Fon, ethnie (sudiste) majoritaire du Bénin. Reckya Madougou aura-t-elle contribué à la régionalisation et à l’ethnicisation de la campagne ? C’est probable, même si ce phénomène est assez récurent au Bénin en période électorale.

Le parcours de l’ex-ministre interroge également de nombreux observateurs de la vie politique béninoise, à commencer par ses liens étroits avec le Président du Togo, dont elle a été conseillère spéciale de 2016 à 2020. Elle s’était d’ailleurs rendue à Lomé en 2020 pour afficher son soutien à Faure Gnassingbé lors de sa réélection pour un quatrième mandat. Une proximité faisant redouter à certains des conflits de loyauté en cas d’élection de Madame Madougou, qui a d’ailleurs quitté ses fonctions au Togo quelques mois avant la campagne présidentielle.

Au final, de nombreux éléments permettent d’expliquer la nervosité des pouvoirs publics face à une candidate qui multipliait jusqu’à son arrestation les signaux négatifs à l’encontre de la sûreté de l’Etat. Reste que les actions de la Criet ont manqué formellement de régularité, quand bien même les risques pouvaient paraître élevés. De facto, l’arrestation a provoqué une onde de choc dans l’opinion et conforté la théorie d’une dérive autoritaire de Patrice Talon. Cette situation pourrait entraver le bon déroulement de l’enquête et, le cas échéant, du procès. Mais les accusations visant à faire de cette arrestation un geste d’intimidation de l’opposition ne sont guère convaincantes dans la mesure où les Démocrates ont été définitivement écartés de la course à la présidentielle 2021. D’autant que jusqu’ici, l’opposition légaliste, incarnée notamment par les FCBE, n’a fait l’objet d’aucune procédure judiciaire.

www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel

16 mars 2021 par La Rédaction




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